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Gageure Imprevue

Merci à la critique de 5Arabella pour m'avoir donné envie de découvrir cette petite pièce de Sedaine, dramaturge du XVIII ème siècle que je ne connaissais pas du tout. Je ne vais pas faire une critique aussi éclairée que la sienne, mais je vais livrer quelques éléments de ressenti.

Dans notre mémoire et notre culture, on associe le théâtre au XVII ème siècle, par ses grands noms. Mais c'est le XVIII ème qui est véritablement le siècle du théâtre, avec de nombreux auteurs, mais qui, pour beaucoup, ne sont plus vraiment lus aujourd'hui.

Il est vrai qu'on y retrouve des éléments qui peuvent sembler une redite de Molière : un valet rusé qui espionne son maître, une servante impertinente, une jeune fille innocente à marier, une femme qui se joue de son mari... Oui, il n'y a pas de grande nouveauté dans les personnages. De même, dans les situations apportant de l'humour, on retrouve des éléments connus, déjà lus : un homme caché dans le placard - le cabinet - qui écoute ce qui se dit de lui, une femme qui cherche à manipuler son mari ; cette femme peut d'ailleurs apparaître comme une précieuse ridicule.

Néanmoins, c'est une pièce du XVIII ème siècle. Les jeunes gens vont donc se marier par amour sans que la figure paternelle n'impose sa volonté. Celui-ci n'est plus un bourgeois qui veut devenir gentilhomme, mais un gentilhomme qui adopte des passe-temps de bourgeois, la serrurerie, à l'image de Louis XVI d'ailleurs.

Tout ceci pourrait être bien sympathique, rien d'original, certes, mais sympathiques. Cependant, ce qui apparaît comme une morale est bien trop appuyée : une femme ne doit pas montrer trop d'esprit, elle n'est pas là pour être spirituelle, mais pour s'occuper de son foyer. Après tout, si la marquise s'ennuie tant, c'est parce que sa vie est désœuvrée, puisqu'elle est sans enfant.
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Gageure Imprevue

Créée en 1768 à la Comédie Française, la pièce eut rapidement du succès et elle a été jouée plus de 100 fois jusqu’en 1793. Elle a continué à être appréciée au XIXe siècle, et j’ai même trouvé trace de représentations données en 1966, avec Le chandelier de Musset.



C’est une petite pièce en un acte, qui se base sur une nouvelle de Scarron, La précaution inutile, elle-même adaptée d’un auteur espagnol. Mais elle est mise au goût du jour, et devient bien moins immorale. Une femme s’ennuie, son mari est parti à la chasse, et elle n’a rien à faire. Elle décide donc de faire inviter chez elle un homme qu’elle entraperçoit devant sa demeure. Par ailleurs, elle a découvert que son mari a caché dans son appartement une jeune femme. Elle badine un peu avec le jeune homme, qui n’est pas là par hasard, qui l’a reconnue et qui la fait un peu marcher. Le mari arrive plus tôt que prévu. L’inconnu se réfugie dans un cabinet. La marquise décide de s’amuser : elle fait un pari avec son mari, passionné de serrurerie, il doit donner le nom de toutes les pièces métalliques qui entrent dans la composition d’une porte. Le mari note, pensant gagner. La marquise lui raconte l’air de rien son histoire, avec l’homme caché dans le cabinet. Le mari s’échauffe, et exige la clé. La dame lui fait remarquer que dans sa liste, il a justement oublié la clé. Le marquis pense donc que l’histoire racontée par son épouse était une fable, permettant au jeune homme de partir. Mais il revient bien vite, car il est là pour conclure un mariage avec la jeune femme cachée dans les appartements du marquis, qui est sa nièce.



C’est un petit badinage charmant, assez bien réussi. La marquise est au fond très convenable, mais elle s’ennuie. Le marquis qui n’est pas un aigle, n’est pas un mauvais homme, même si quelque peu suffisant, et le couple, malgré tout, s’entend plutôt bien. Mais li y en filigrane des existences un peu vaines, un monde un peu creux, la recherche de quelque chose qui manque. Le jouer avec Musset paraît très judicieux, il y a aussi un petit air de ressemblance avec Marivaux, même si c’est moins cruel.



C’est dommage que Sedaine n’ait pas écrit davantage pour le théâtre, se concentrant sur l’opéra et l’opéra comique.
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