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    sylvaine le 26 juin 2012
    superbe présentation je suivrais avec beaucoup de plaisir les réactions des uns et des autres bonnes lectures :wink:
    bina le 27 juin 2012
    Dring, le facteur est passé, j'ai trouvé mes 4 livres dans la boite hier soir. Je ne sais pas trop par lequel commencer. j'ai un repas pique nique en solitaire ce midi dans ma voiture, je vais les prendre avec moi pour faire mon choix. Peut-être Notre-Dame du Nil, rien que pour le rpénom de l'auteur? Je ne sais pas, j'ai besoin de sentir leur histoire, puis, je me lancerai.
    Bonne journée à tous, et bonne lecture.
    mimipinson le 27 juin 2012
    Paquet reçu ce jour également.
    Merci !!
    Bibalice le 27 juin 2012
    Bonnes lectures à vous tous !!
    chroniquesassidues le 27 juin 2012
    Bonjour !
    Je participe au prix également :-D
    Bravo pour la plateforme ! J'ai hâte de partager mes lectures avec vous !!
    MissG le 27 juin 2012
    J'ai reçu le paquet hier, enfin ma voisine me l'a apporté hier soir.
    Je ne sais pas encore par lequel commencer.
    mimipinson le 28 juin 2012
    J'ai lu hier le Maylis de Kerangal, mon avis bientôt....
    MarianneDesroziers le 28 juin 2012
    J'ai reçu les quatre premiers livres moi aussi. La question était : par lequel commencer ? J'ai finalement choisi "Notre-Dame du Nil" de Scholastique Mukasonga. Encore merci pour ce beau prix et cette riche sélection.
    jostein le 28 juin 2012
    Pas encore reçu mais j'espère les avoir avant le week-end.
    Sharon le 01 juillet 2012
    J'ai bien reçu les quatre premiers livres également.
    Merci beaucoup.
    LiliGalipette le 01 juillet 2012
    Bonjour ! Voici mon avis sur Tangente vers l'Est.

    Aliocha et Hélène se retrouvent dans le même wagon du Transsibérien. Le premier est un conscrit russe qui fuit l’appel, la seconde est une Française qui fuit un homme, voire une vie. À bord du train, chacun déserte et part vers l’Est pour un nouveau destin. « Le Transsibérien. La ligne mythique : deux rails en forme de ligne de fuite qui la conduiraient jusqu’au Pacifique. La piste de la liberté qui donnait sur l’océan. » (p. 62) Aliocha et Hélène ne se connaissent pas, mais entre eux s’établit une connivence inattendue qui dépasse la langue et les histoires personnelles. En aidant Aliocha, c’est un peu elle-même qu’Hélène tente de sauver. Mais la liberté est lointaine, tout au bout des rails et le terminus est une promesse incertaine. « Quinze minutes, c’est une éternité pour qui se tient caché dans les chiottes d’un train derrière une porte qui peut s’ouvrir à chaque instant. » (p. 108)

    Ce très court roman m’a rappelé Le canapé rouge de Michèle Lesbre. Des personnages se croisent dans les wagons d’un train qui n’en finit pas d’avaler des rails. Ces héros voyageurs traînent avec eux de passés pas forcément tragiques, mais très certainement encombrants. Le voyage vers l’Est, c’est l’occasion de changer de peau, de faire table rase. Prendre la tangente, c’est habituellement éviter un obstacle déplaisant, se défiler devant l’adversité. Mais il est des défis qui ne valent pas la peine d’être relevés ou qui feraient perdre davantage que ce qu’ils ont à offrir. Et ceux qui en prennent conscience sont parfois plus braves que les téméraires qui ne faiblissent pas.

    J’ai aimé cette histoire, mais je suis restée un peu à la marge du récit. En fait, j’ai voyagé sur le marchepied. Si j’ai apprécié, c’est surtout pour les paysages esquissés derrière les vitres du train. Mais le roman de Maylis de Kerangal reste un très beau texte, intimiste et émouvant.


    Très bientôt mon avis sur Notre-Dame du Nil.
    MarianneDesroziers le 01 juillet 2012
    Pour ma part j'avais été très emballée par "Tangente vers l'Est" quand je l'avais lu il y a quelques mois déjà mais je n'avais pas du tout fait le rapprochement avec "Le canapé rouge".
    Ma critique de "Notre Dame du Nil "est en ligne (j'ai beaucoup aimé) et je viens de commencer "Les racines du yucca". Je sens déjà que cela va être difficile de départager les auteurs et j'ai hâte de lire l'avis des autres.
    LiliGalipette le 02 juillet 2012
    Notre-Dame du Nil est en effet un très beau livre.
    jostein le 02 juillet 2012
    Je n'ai toujours pas reçu mes livres! Si tous les envois ont été faits en même temps, j'espère qu'ils ne se sont pas perdus...
    bina le 02 juillet 2012
    je viens de poster ma critique Sur Notre Dame du Nil, que j'ai beaucoup aimé, et je me lance dans Malta Hanina. Autre genre pour un autre pays.

    Notre-Dame du Nil est le premier livre que j’ai lu pour le Prix Océans, et il m’a fait grande impression. Scholastique Mukasonga, qui se dit survivante du génocide du Rwanda en 1994, retrace l’ambiance du Rwanda d’avant, de la fin des années soixantes. Cette histoire se lit à travers la vie de pensionnaires d’un lycée de jeunes filles, près de la source du Nil. Cet établissement est chargé de donner une bonne éducation à une élite féminine, encadrée par une Mère supérieure stricte, et l’aumonier le père Herménégilde, qui veillent jalousement sur leurs protégées.
    Cette colonie de jeunes filles dans ce lycée catholique est le prétexte pour aborder l’histoire d’un pays fraichement indépendant, ses relations avec la Belgique, le point de vue des Blancs sur l’Afrique et ses habitants. C’est aussi l’occasion pour nous, lecteurs occidentaux, d’avoir une ouverture sur un pays connu presque uniquement pour ses massacres de 1994. Nous le voyons du point de vue de ses habitants, ce qu’un rwandais ne doit pas dire, pas faire, comment doivent se comporter les jeunes filles, les femmes dans cette société. Tout cela apparait en filigrane à travers les propos des jeunes personnes, et les remarques des religieuses de ce pensionnat.
    Ces paroles font ressortir aussi le climat politique de l’époque, et les relations que ce pays entretenait alors avec les Blancs. Nous voyons de quelle façon ceux-ci considèrent ces ‘’sauvages’’. Il est question de donner aux jeunes filles des habitudes ‘’civilisées’’, de leur faire manger des aliments dignes de ce nom (du corned-beef).
    Mais tout n’est pas rose au milieu de ces adolescentes. Gloriosa, Véronica, Modesta, Virginia, Immaculée, Goretti. Tous ces prénoms innocents cachent des personnalités variées, et surtout une querelle raciste loin de s’éteindre. A l’image du pays, le pensionnat accueille un quota de tutsi (10%) au milieu d’une majorité de ‘’vrais rwandais’’ que sont alors les hutus de l’époque. Gloriosa, fille d’un homme politique hutu extrémiste, va distiller le venin dans le lycée, et conduire à la chasse aux tutsis, au prix de multiples mensonges, qui arrangent les dirigeants locaux. Le tout se termine par une chasse aux jeunes filles tutsis, tragique pour certaines d’entre elles. Un pogrom qui n’est qu’une répétition de ce qui se passera moins de trente plus tard.
    Un beau roman, qui a valeur de témoignage, et qui est un moyen pour l’auteur d’honorer la mémoire de ceux qu’elle a perdus.
    Bibalice le 02 juillet 2012
    @Jostein, c'est inquiétant. Normalement tous les envois ont été faits... Je vais voir avec France Ô et vérifier avec vous par mail qu'il n'y a pas d'erreur dans l'adresse...
    LiliGalipette le 02 juillet 2012
    Voici mon avis sur Notre-Dame de Nil :

    Au Rwanda, le lycée de Notre-Dame du Nil veut former l’élite féminine de demain. Il s’agit surtout de préserver la virginité de ces filles qui feront l’objet de mariages glorieux ou juteux. Pour une famille rwandaise, une fille représente une richesse précieuse. « Elle était assurée que sa fille recevrait au lycée Notre-Dame du Nil l’éducation démocratique et chrétienne qui convenait à l’élite féminine d’un pays qui avait fait la révolution sociale qui l’avait débarrassé des injustices féodales. » (p. 28 ) Perdu dans les montagnes et situé tout près de la source du Nil, l’établissement accueille un quota de filles issues de l’ethnie tutsie, mais cela ne plaît pas à toutes les élèves. Le microcosme du lycée reproduit naturellement la société rwandaise et les élèves Hutu dédaignent leurs camarades tutsis. Parmi elles, Gloriosa se voit déjà à la tête du parti du peuple majoritaire. Mais il y a aussi Immaculée la rebelle, Modesta la métisse, Véronica la rêveuse et Virginia qui ne pleure jamais.

    Non loin du lycée, le vieux M. de Fontenaille est obsédé par l’ethnie tutsie et il est persuadé d’avoir trouvé l’incarnation de la déesse Isis. « Dans leur exode […], les Tutsi avaient perdu la Mémoire. Ils avaient conservé leurs vaches, leur noble prestance, la beauté de leurs filles, mais ils avaient perdu la Mémoire. Ils ne savaient plus d’où ils venaient, qui ils étaient. » (p. 72) Fontenaille en est persuadé : les Tutsi sont les descendants des pharaons noirs de Méroé. Étrangement, tout le monde croit détenir sa propre vérité sur les Tutsi, mais ce sont encore eux les plus lucides. « J’ai aussi appris que les Tutsi ne sont pas des humains : ici nous sommes des Inyenzi, des cafards, des serpents, des animaux nuisibles ; chez les Blancs, nous sommes les héros de leurs légendes. » (p. 153) Leur histoire est aussi mystérieuse que le sang mensuel des femmes et la statue de Notre-Dame du Nil. Est-elle une ancienne vierge belge peinte en noir ? Une Tutsi ? Une Hutu ? Une déesse égyptienne ?

    Le Rwanda veut écrire sa propre histoire loin des Belges et loin des blancs, mais les dérives ne sont pas loin et même les plus jeunes en conscience. « Mon père dit qu’on ne doit jamais oublier de faire peur au peuple. » (p. 186) Dans ce pays nouvellement débarrassé de la domination européenne, tous les moyens sont bons pour s’emparer du pouvoir et le garder : « Ce n’est pas des mensonges, c’est de la politique. » (p. 194) Rescapée des massacres qui ont ensanglanté le Rwanda, l’auteure mêle avec talent l’histoire légendaire des Tutsi de l’époque pharaonique à l’histoire contemporaine. On voudrait croire que le roman n’est que fiction, mais les accents de la vérité ne trompent pas. Ce qui passe dans l’enceinte du lycée Notre-Dame du Nil n’est pas un beau catéchisme ou une légende antique, ce n’est que l’expression banalement terrible d’un peuple qui se perd en croyant affirmer son identité.
    MissG le 03 juillet 2012
    C'est étrange tout de même, sans se concerter on a peu près toutes commencé par "Tangente vers l'est" pour enchaîner sur "Notre-Dame du Nil" !
    J'ai fini "Tangente vers l'est" hier soir, prochaine lecture : "Notre-Dame du Nil" ! :lol: (promis c'est pas fait exprès)
    LiliGalipette le 03 juillet 2012
    MissG : C'est étrange tout de même, sans se concerter on a peu près toutes commencé par "Tangente vers l'est" pour enchaîner sur "Notre-Dame du Nil" !
    J'ai fini "Tangente vers l'est" hier soir, prochaine lecture : "Notre-Dame du Nil" ! :lol: (promis c'est pas fait exprès)

    Héhé, c'est en effet bizarre... Je poursuis par Malta Hanina... :wink:
    Elisie le 03 juillet 2012
    Top tes critiques Lili ! Merci !





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