kiki23 : Le style est concret, synthétique, simple et efficace, ce qui n'exclut pas une certaine beauté ressentie devant la nature du grand nord.
Je trouve que la première version qui ne reprenait pas ces codes est beaucoup moins efficace.
+1
La nouvelle écrite en 1908 est nettement plus saisissante que la version originale sans la présence du chien-loup.
Jack London nous décrit précisément tous les symptômes, les contusions et les morsures qui parcourent le corps de cet homme parti seul dans une vallée glacée. La frayeur, London nous la transmet bien avant l'accident et la bévue du trappeur. Quand le froid polaire resserre un plus son étreinte sur lui, le rythme du texte devient plus pressant, à l'image de la prise de panique qui étreint peu à peu l'homme qui se sent aller vers une mort sourde et oppressante. Les descriptions sont si fortes et si précises qu'une autopsie de l'homme n'aurait pas été plus informative.
Comme l'a relevé
MarcF, “son problème, c'est qu'il était dénué d'imagination. » et qu'il mesure la gravité des emmerdements qu'une fois confronté à eux.
jibe52 : En opposant la bêtise de l'homme à l'instinct du chien, le but est-il de faire comprendre au lecteur qu'il est nécessaire de réfléchir avant d'agir ?
Une phrase m'avait plu à ce propos, cité sur un autre forum. Elle me fait penser à notre trappeur méthodique et soigneux qui agit selon son instinct de survie, et plus encore selon des réflexes innés ou acquis dans son enfance plus que par sa capacité de réflexion.
"L'étude de la suite des événements neurologiques survenant lorsqu'un sujet décide ou non d'appuyer sur un bouton a révélé que le processus de décision consciente débute quelques millisecondes après que d'autres parties du cerveau ont déjà initié l'action. La “volonté” n'est pas la cause, elle n'est qu'une rationalisation a posteriori, un mécanisme pour apaiser l'esprit."
Greg Egan, La cuve.
Bonne soirée de réveillon à tous !