grammaire

La grammaire ! Que de soupirs d'écoliers poussés à l'énoncé de son nom… Il est vrai que la grammaire est souvent associée à « règles, contraintes, exceptions… » des mots rébarbatifs qui n'évoquent pas le plaisir.
Pendant longtemps l'enseignement des langues se faisait à l'aide d'exemples qui permettaient de comprendre les règles. « Caesar pontem fecit » ( César fit faire un pont) était le titre d'une règle de grammaire. L'écolier comprenait la règle à travers l'exemple : ce n'est pas César qui a fait le pont, il l'a fait faire. Puis au XVIIe siècle Arnauld et Lancelot, des jansénistes de Port Royal qui proposent une autre sorte de grammaire fondée non sur les exemples mais sur la logique de la langue. Cette nouvelle orientation de la grammaire mit un certain temps a produire ses effets mais elle a donné naissance à ce qui deviendra la linguistique.
Le bon usage ou la logique interne de la langue sont donc les deux pôles toujours présents dans la notion de « grammaire ». Mais la grammaire ne s'applique pas qu'à la langue, tout activité humaine produit ses règles, ses contraintes et sa logique et développe donc sa grammaire. La grammaire est donc une façon d'évoquer le potentiel créatif humain.