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EAN : 9782923682433
79 pages
Les Allusifs (04/03/2015)
4/5   4 notes
Résumé :
Comme chaque année, une mère âgée accompagnée par sa fille se rend en cure thermale. Le trajet est gratuit pour toutes les deux, payé à vie par la Société nationale des voyageurs. Leurs billets, elles les ont en quelque sorte réglés d'avance : un autre train les a débarquées il y a longtemps dans un lieu d'enfermement absurde...A travers une narration subtilement décalée, Evelyne Rapoport trace dans le secret de deux rescapées, dont les attitudes quelquefois incongr... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce petit livre (74 pages) m'a été offert : je n'en avais jamais entendu parler pas et le résumé sur couverture rose m'a fait penser à un ouvrage léger et inventif sur la surconsommation !!!
Le confinement et la recherche dans les piles de livres à lire me l'ont fait sortir de son sommeil.
Et j'avoue que je suis tombée de mon fauteuil !

« En surnombre dans l'économie nationale » c'était le motif indiqué par les préfectures pendant la seconde guerre mondiale pour justifier de l'internement d'un chef de famille !

Et oui ce livre compact à l'apparence joyeuse et insignifiante traite de la Shoah ! Ce fut au final une « lecture uppercut » : un coup de poing en attaque sans que l'adversaire ait eu le temps de voir venir !

La narration n'emploie aucun prénom : elle, la mère, la fille, le père ; le récit devient alors universel, mais aussi un brin désincarné… pour que le lecteur ne s'attache pas à ces personnages ?
La narration n'emploie pas le vocabulaire « habituel » de l'horreur de la Shoah : mais l'horreur et la souffrance et pourtant là.
L'histoire est connue de tous, mais c'est la façon de la raconter qui emporte tout sur son passage.

Je retiendrai tout particulièrement les développements sur les difficultés à se réinsérer dans la vie « normale » d'après, comme par exemple l'obligation de justifier de sa déportation par des certificats des preuves.
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Ce petit livre est un grand livre. C'est le roman elliptique d'une expérience inhumaine où ne figurent pas les mots de l'asservissement, de la haine et de la volonté d'extermination. Les faits sont suffisamment violents pour ne pas recourir à la terminologie habituelle. Rafle, déportation, camp de concentration, travaux forcés, torture, chambre à gaz, expériences médicales, on ne trouve nulle trace de tout ce vocabulaire superfétatoire pour dire l'innommable. Comme si Eveline Rapoport avait voulu protéger la mère et la fille d'une cruauté supplémentaire; il émane même des courts chapitres pour décrire l'indicible, une grande douceur La manière inédite de traiter le sujet est une vraie prouesse littéraire, et rend ce voyage en absurdie incroyablement poignant. J'en suis sortie bouleversée. Un grand premier roman.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Elles dormaient bien. Enfin le temps qu'on leur laissait pour dormir. Entre les appels, les sifflets, les aboiements des chiens, le chef qui réveillait la mère pour qu'elle écoute son dos quand il trouvait son mouchoir rougi (il faisait des cauchemars), leurs boyaux impatients, elles dormaient. Elles ne faisaient pas de cauchemars. Pas besoin. Le cauchemar, elles le vivaient éveillées, pendant les longues journées.
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