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Critique de jmb33320


« Je crois que la seule raison pour laquelle j'ai pu continuer à écrire toutes ces années, et à envoyer mes écrits à l'impression, c'est que je sais que mon père aurait aimé, plus que quiconque, lire toutes ces pages de moi qu'il ne put lire. Qu'il ne lira jamais. C'est un des paradoxes les plus triste de ma vie : presque tout ce que j'ai écrit, je l'ai écrit pour quelqu'un qui ne peut pas me lire, et ce livre même n'est rien d'autre que la lettre adressée à une ombre. »

Chaque famille a ses drames et ses failles : le bonheur, on le sait, est un sentiment fugace. Bien trop souvent nous n'en avons conscience seulement de façon rétrospective.

L'écrivain colombien Héctor Abad, né en 1958, dans cette magnifique autobiographie, entend rendre justice à la mémoire de son père, assassiné en 1987 par des paramilitaires et à Marta, une de ses cinq soeurs morte prématurément d'un cancer au début des années 1970.

Ils avaient en commun une grande générosité et des talents divers. le père, professeur de médecine, sans cesse en lutte pour éradiquer les maladies de la misère, à commencer par celles causées par l'absence d'eau potable, avait la réputation d'être un extrémiste de gauche, alors que la vérité était bien plus nuancée. Il menait une existence confortable, était proche politiquement du libéralisme. Mais au final il a payé au prix fort son action en faveur des déshérités.

J'ai rarement lu un témoignage d'amour filial si bien mené. Il est sûrement à la mesure de l'adoration que lui portait son père. Pourtant Héctor Abad ne prétend pas avoir totalement cerné toutes les facettes de cet homme bon. Et d'ailleurs, il laisse volontairement des zones d'ombre à ce qu'il sait. Ce récit est très émouvant, drôle aussi parfois, mais un peu triste au fond : il démontre qu'on n'en a jamais vraiment fini avec la disparition de ceux que nous aimons.

(Je ne remercie pas les éditions folio Gallimard. Mon exemplaire a été imprimé en dépit du bon sens : la pagination est complètement délirante. Et il y a cent bonnes pages répétées pour rien à deux endroits différents et un sommaire qui ne correspond à rien. En fin de compte je pense avoir lu la totalité du livre. Mais probablement pas dans l'ordre voulu par l'auteur…)
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