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Critique de Alwenn


Alwenn
05 décembre 2008
Bon, comme d'habitude, il faut se méfier des jugements à l'emporte-pièce des critiques d'éditeurs qui figurent sur la quatrième de couverture : dire que ce roman est le Nom de la Rose de la littérature jeunesse est une hérésie ! Mis à part l'ambiance de départ (l'abbaye, la neige, le meurtre de l'abbé) sur laquelle s'appuie l'auteur pour faire démarrer son histoire, rien dans ce roman ne peut être comparé à l'incomparable chef-d'oeuvre de Eco… Bref, passons…
Pour rentrer un peu plus dans les détails, je trouve que la construction est très lâche, avec quelques passages véritablement bien sentis mais qui à mon sens ne rattrapent pas la médiocrité de l'ensemble.
Dès la lecture du titre, comme on peut s'en douter depuis la déferlante Dan Brown, voilà encore une intrigue qui s'arc-boute sur le « mystère » des Templiers… Grand dieu ! Nous revoilà plongés dans la théorie de l'objet mystérieux trouvé dans les ruines du Temple de Salomon et ramené de Jérusalem par les 9 pauvres chevaliers du Christ… Bla, bla, bla… A cela, rajoutez une confrérie secrète plus ou moins ésotérico-scientifique, et ramenez le tout vers les sphères obscures des romans à pistes et cryptogrammes. Désolée d'être cynique, mais je n'ai trouvé aucune originalité à la trame souterraine du livre.
En outre, une certaine originalité de construction voulue par l'auteur dessert en réalité le livre puisqu'un lecteur averti sentira tout de suite l'alliance malheureuse des genres. En effet, les passages les plus réussis (toujours à mon sens) émane d'un genre qui s'apparenterait davantage à la Fantasy (le passage des Châteaux du Cercle de Pierre) : le souffle épique qui anime les chapitres de la bataille, et ceux des tournois, montre que l'auteur se sent à l'aise dans ce type de narration. Mais on établit mal le lien avec l'intrigue des Templiers. Tant qu'à réaliser une uchronie, autant forcer le trait et brosser le tableau en entier. Mais là, cela revient à voir sur la même toile du Manet et du Dali. L'alliance des genres rend toutes les fondations bancales.
Parce que finalement, on peut presque sentir la juxtaposition des univers que l'auteur aime : ambiance Nom de la Rose pour le début et la vie au monastère, ambiance Lancelot dans le cheminement du chevalier errant et de son écuyer, ambiance typique moyen-âge avec les tournois, ambiance Tolkien (dans le retour du roi) avec la bataille entre le bien et le mal, le savoir et l'obscurantisme, ambiance jeu de piste à la Dan Brown dans les dernières pages avec les énigmes à résoudre… Et une fin, comment dirais-je…, quelque peu abrupte. Alors oui, pour une fois cela fait du bien de ne pas subir le très commercial et actuel teasing des livres de jeunesse, mais là, on a presque envie de hurler : « C'est tout ? Tu m'as baladé sur 500 pages pour ça ? »…. Et puis ce qui me reste profondément en travers de la gorge, c'est le meurtre de l'abbé qui n'est JAMAIS résolu ! Cela va à l'encontre des règles élémentaires de construction d'un roman ! On ne balade pas son lecteur sans lui résoudre les énigmes qu'on lui a jeté en pâture (surtout au tout début du roman) !
Au final, je suis déçue et franchement, si le livre peut faire illusion auprès d'un jeune public (auquel il est destiné), encore peu averti des conventions qui régissent les droits et devoirs d'un auteur envers son lecteur, il ne leurrera personne d'autre. Amateur de vrais romans d'aventures, passe ton chemin.

Terminé le 28 octobre 2006.
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