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Critique de Myriam3


Haletant, légèrement barré, violemment engagé, drôle et émouvant, irrévérencieux... les qualificatifs ne manquent pas pour ce classique du roman écologique! Je ne connais pas assez l'histoire d'Edward Abbey - dont j'avais beaucoup aimé l'essai Désert solitaire, cadre de ce roman - pour savoir à quel point il s'est lui-même plongé dans l'activisme concret mais je vois ce récit un peu comme un fantasme de combat militant contre tout ce que l'industrialisation et la modernité fait subir à des espaces naturels tels que le vaste désert du Colorado. Fantasme dans le sens où la violence, bien que retenue - jusqu'à un certain point du récit en tout cas - affleure comme quelque chose qui démange et qui est difficile à contrôler.
Car comment lutter contre ces monstrueuses machines destructrices que sont ces firmes qui décident de bâtir ponts, barrages et autoroutes au détriment d'une nature à protéger? Et comment ne pas faire le parallèle avec ce qui se passe aujourd'hui dans le Tarn entre les opposants à la construction de l'A69, projet obsolète et contre-intuitif, et les pouvoirs locaux?
Bref, quatre personnages aussi atypiques les uns que les autres - un mormon polygame, un vétéran du Vietnam méchamment traumatisé et adepte de tout ce qui fait péter (armes, explosifs et j'en passe), un chirurgien aisé et son infirmière à tout faire au caractère bien trempé - se rencontrent au gré d'une escapade de plusieurs jours sur les rapides de la réserve naturelle. (Ils ont un côté Agence tous risques, pour celles et ceux de ma génération!!) Très vite et à coups de bière, le quatuor se met d'accord sur la nécessité de faire sauter ce barrage de Glen Canyon qui détruit faune, flore et tranquillité touristique. Tous les moyens sont bons, sauf la violence physique. Au grand dam de Hayduke, notre vétéran et héros principal de l'histoire malgré son côté hirsute d'ours mal léché sur lequel on n'aurait pas parié aux premiers abords.
Le roman est une suite de sabotages et de courses-poursuites racontées avec juste la dose d'humour nécessaire pour faire passer le tout avec une certaine réjouissance, dans un décor somptueux de grès rouges, de roches d'àpics vertigineux et de gorges profondes dans lesquelles cascadent des affluents du fleuve Colorado.
sur la quatrième de couverture, le magazine Lire dit "hilarant". Hilarant, non, je ne pense pas. Drôlement désespérant, oui, surtout à l'aune des actualités un peu partout dans le monde. En tout cas une lecture qui reste réjouissante et donne envie de se bouger!
Gros bémol quand même sur les propos dénigrants récurrents et gratuits sur les Amérindiens de la région...
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