Citations sur Les Fantômes de Gaunt - Cycle 4, tome 1 : Le pacte de sang (6)
Les dent serrées, Rawne cogna le visage de son ennemi contre la cage. Il lui serrait le col si fort que l'homme commençait à suffoquer. Dans un mouvement sauvage, rythmique, presque hypnotique, Rawne tendait et ramenait le bras droit, heurtant le visage masqué de fer contre les barreaux, encore et encore. On aurait dit un va-et-vient mécanique d'une emboutisseuse industrielle. Rawne n'avait ni le temps, ni la place, ni l'occasion, ni le moyen d'achever proprement son adversaire, il compensait donc par la frénésie de la quantité.
Le gang de Rawne est en vie, et nous connaissons leur position.
Gang ? Répéta Ludd.
Vous avez un meilleur terme ? Riposta Hark. Bande de délinquants stupides, peut-être ? Ramassis de crétins récidivistes ?
Gang conviendra. Admit Ludd.
N'importe quel vétéran vous dira que s'adapter à la retraite est aussi difficile que de se débarrasser d'une vieille accoutumance aux stimms. Votre corps est habitué à être saturé d'adrénaline, parfois pendant des mois d'affilé. On se détache. On devient anxieux, agité, nerveux. On souffre de migraines, de vertiges, d'angoisses. On dort mal, on a les mains qui suent. Ceux qui n'ont pas de chance développent des phobies ou se désocialisent. On a des flashes provoqués par des choses innocentes, comme un cri dans la rue, l'odeur d'un feu de camp, et on se retrouve avec une prescription de lithium ou de quelque autre cocktail de pilules antistress, quand on ne finit pas en cabane après une procédure d'internement d'office.
Gaunt sirota sa caféine. Elle était infecte. En vérité, on aurait dit des rations de bidasse. Maggs l'avait préparé selon la recette des tranchées, et Gaunt se rendit compte que lui-même avait passé trop de mois à boire de la caféine de qualité pour encore apprécier celle du simple soldat. Le breuvage noir et épais que Maggs avait préparé était de la caféine telle que les gardes la buvaient, elle avait le goût amer du front et des bunkers. Elle était ignoble, et c'était la meilleure chose que Gaunt eût bue depuis un an.
Gaunt devinait le manque de sommeil du commissaire. Hark était le seul homme du régiment dont la masse de travail et les responsabilités semblaient s'être accrues depuis leur retrait du front. La guerre occupe les hommes, et lorsqu'on les prive de leur occupation...
Ce n'est pas un vrai docteur, vous savez ? Elle n'a aucune qualification. Gaunt la laisse traîner avec nous parce qu'elle est jolie.
Je suis sûre que vous dites vrai mon père, répondit Curth en s'asseyant au bureau.
J'espère que vous n'avez pas les mains froides ajouta l'ayatani.
Pourquoi ? Je vais seulement prendre quelques notes.
Zut fit Zweil.