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Critique de JustAWord


Suite de Xenos, premier volume de la trilogie Eisenhorn, Malleus nous projette une centaine d'années après les évènements de Gudrun et la destruction du Necroteuque. Toujours dirigé par le brillant Dan Abnett (Prospero brûle, La Bataille de Calth, Les Fantômes de Gaunt…) et traduit par Nathalie Huet, ce deuxième volume poursuit l'histoire d'un des plus célèbres inquisiteurs de l'univers de Warhammer 40.000 : Gregor Eisenhorn.
Et cette fois, la confrontation avec le Chaos risque de laisser des traces…

Retrouvailles funestes
Si Xenos posait les bases et rappelait au lecteur les profondes divergences d'opinions et d'idéologies qui existent entre les différents membres de l'Inquisition Impériale, Malleus va plus loin et cherche à comprendre de quelle façon le Chaos s'immisce même dans le coeur du plus fervent et fidèle serviteur de l'Empereur. Eisenhorn a vieilli et semble parfois regarder les excès puritains de ces collègues avec un certain scepticisme, notamment lorsqu'il s'agit de purifier par le feu le moindre psyker de l'univers (une violence d'autant plus questionnable quand on sait qu'Eisenhorn lui-même et pas mal de ces collègues Inquisiteurs sont eux-mêmes des psykers…).
Alors qu'il assiste à une immense célébration sur Thracian Primaris, les évènements tournent mal et ce qui devait consacrer la toute puissance de l'Imperium devient un carnage sans nom durant lequel des fidèles serviteurs du Chaos parviennent à faire s'échapper de puissants psykers renégats. Bien décidé à rattraper les fugitifs, l'Inquisition et l'ensemble des forces impériales s'engagent dans une traque brutale et impitoyable. Peu à peu, Eisenhorn renoue contact avec son équipe et le lecteur retrouve nombre de personnages de Xenos tels que l'Arbites Fischtig, l'érudit Aémos (et sa mémoire eidétique induite par un virus) ou encore la pariah Béquin. Tous ont changé et ont eu diverses promotions mais tous restent fidèles envers et contre tout à Eisenhorn après toutes ces années.
Malleus commence assez mollement et va graduellement monter en puissance. Si l'on ne voit pas bien où Dan Abnett veut en venir avec les célébrations de Thracian Primaris dans un premier temps et si l'on pense que tout va tourner autour de fausses allégations autour d'Eisenhorn, c'est par la suite que l'on comprend qu'enquêtes, action et rebondissements vont se mêler pour dépasser au final toutes les attentes du lecteur.

La fin justifie les moyens
Malleus est d'abord un vrai roman d'univers avec la visite de plusieurs planètes impériales dont la célèbre Cadia, mais également avec la reprise de multiples éléments du lore de Warhammer 40.000, des pylônes Cadiens aux Possédés en passant par une visite à l'Adeptus Mechanicus. Dan Abnett titille notre sense of wonder le temps d'une parade militaire gigantesque ou de l'affrontement avec une gigantesque créature du Chaos… mais il sait aussi revenir à des intrigues plus resserrées, notamment lorsqu'il recherche un possédé sur une planète reculée de l'Imperium ou lorsqu'il s'intéresse aux différents politiques entre les Inquisiteurs. Comme toujours, et même si l'action est belle et bien présente, Dan Abnett prend son temps pour construire une intrigue solide aux ramifications multiples. Les Inquisiteurs y jouent un rôle essentiel, aussi puissants qu'instables.
Et c'est cette instabilité justement qui occupe le coeur de ce Malleus.
Au-delà de la traque de Cherubaël, ennemi juré d'Eisenhorn, c'est la question de la corruption lente et insidieuse du Chaos dont il est question ici et que l'auteur britannique met en scène d'une main de maître. Malleus est un tome charnière, une bascule dans la carrière d'Eisenhorn déclaré hérétique et poussé dans ses retranchements. En voulant combattre le mal et faire éclater la vérité, l'inquisiteur est obligé de prendre des risques et même de transgresser certaines limites. Toute la question étant de savoir à quel moment le retour en arrière devient impossible.
Ce glissement lent et méticuleux a pourtant de très bonnes raisons d'être mais, comme chacun sait, l'Enfer est pavé de bonnes intentions.
Excellement rythmé et alternant cliffhangers et révélations à tiroir, Malleus ne lâche jamais son lecteur et introduit pas mal de personnages secondaires fascinants, notamment Ravenor que l'auteur réutilisera plus tard pour une autre trilogie à son nom. Dan Abnett n'a pas son pareil pour écrire dans le monde de Warhammer 40.000 et il donne à nouveau son plein potentiel lorsqu'il s'agit de confronter les individus et d'en tirer des scènes épiques en diable.
Finalement, Malleus surclasse en tout point son prédécesseur et nous laisse sur un cliffhanger attendu mais génial qui promet énormément pour la suite des aventures d'Eisenhorn…

Nouvelle victoire pour Dan Abnett avec Malleus.
Plus dense, plus ambiguë et plus maîtrisé, Malleus consacre l'inquisiteur Eisenhorn comme l'un des personnages les plus fascinants de l'univers de Warhammer 40.000 et son auteur comme l'un des plus méticuleux et efficace du genre.
Une vraie réussite.
Lien : https://justaword.fr/eisenho..
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