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Je suis bien ennuyée… Ce roman avait tout pour me convenir : une histoire de famille, le thème de l'exil et de la difficile adaptation à un pays étranger, l'histoire des pays de l'est en arrière-plan. Un premier roman de surcroît et cela m'ennuie vraiment de déclarer forfait à la moitié du livre, mais je n'arrive pas à m'y intéresser et je me sens complètement inapte à apprécier le style bien particulier de l'auteur.
Idilko et sa soeur Nomi, alors adolescentes, font route pour retrouver le temps d'un été leur Mamika dans l'ex-Yougoslavie où elle est restée. Les deux jeunes filles vivent en Suisse où leurs parents ont réussi à reprendre un restaurant. Les jeunes filles grandissent ou rajeunissent, les époques s'emmêlent un peu, mais les instantanés de vie de famille sont sympathiques, à défaut d'être totalement attachants. J'ai partagé avec plaisir quelques moments, un mariage, une retour dans une maison d'enfance, l'ouverture d'un restaurant, avant de me rendre compte que j'attendais autre chose, qui n'arrivait pas.
De plus, le style très particulier me freinait constamment, à croire qu'il fallait que je gagne cette lecture à la sueur de mon front ! Sans doute ne suis-je pas assez disponible actuellement pour mériter de m'y trouver à l'aise. Les phrases sont très très longues, avec des qui et des que à n'en plus finir. Les dialogues sont de plus intégrés sans cérémonie, ni ponctuation, dans la narration, et je trouve ce procédé original mais pas indispensable. Moi qui adore les écritures sobres, je n'étais pas à la fête. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un problème de traduction, je crois que la version française tente de rendre au mieux la version suisse-allemande. Malheureusement, cela m'a fait arrêter plusieurs fois en cours de lecture pour attaquer d'autres livres un peu plus fluides, et je n'ai pas réussi à éprouver autre chose qu'un certain ennui en le reprenant. Je suis désolée pour l'éditeur et Babelio qui m'ont fait parvenir ce roman pour Masse critique.
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Ildiko, double de l'auteur, est née en VoÏvodine (ex Yougoslavie aujourd'hui Serbie) ainsi que sa cadette Nomi. Elles sont élevées par leur grand-mère qu'elles appellent Mamika. A l'âge de six ans, Ildiko et sa soeur Nomi vont rejoindre leurs parents émigrés en Suisse Allemande. Ildiko est la narratrice de ce roman qui a une large connotation autobiographique. Ildiko raconte sa vie familiale dans le restaurant de ses parents en compagnie de sa soeur Nomi. Elles deviennent des jeunes filles aux mentalités de vraies suisses que leurs parents ne comprennent pas toujours. Malgré son intégration réussie, Ildiko ressentira toujours la nostalgie de sa Mamika ; sans l'avouer, elle reproche à ses parents de l'avoir « enlevée » à l'affection de sa grand-mère.
Ildiko, narratrice, alterne les faits présents avec des séjours antérieurs dans son pays natal.

La critique de ce roman qui vante sa grande virtuosité stylistique s'adresse, je pense, à sa version originale en langue allemande, Pigeon vole ayant été primé du Buchpreiss de Francfort en 2010.
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Pigeon, vole est avant tout une histoire de famille, celle de Rozsa et Miklos Kocsis. Les parents quittent la région de la Voïvodine située au nord de la Yougoslavie (ou au sud de la Hongrie) pour tenter leur chance en Suisse. Après plusieurs emplois, des années de galère, ils font venir leurs filles, Idliko, la narratrice et Nomi qui étaient dans un premier temps restées avec leur grand-mère Mamika.
" Allons Rozsa, ce qu'on voulait, c'est que les enfants aient une meilleure vie que nous."
Mais le statut d'immigré est difficile, il faut s'intégrer, passer le concours de naturalisation et être accepté par la municipalité.
"ici, nous n'avons pas encore un destin digne d'un être humain, nous devons le conquérir à force de travail."
La famille réunie s'investit dans la gérance d'un café. Là se mêlent les serveurs de différentes parties des Balkans et des clients suisses. Idliko et Nomi sont maintenant de toutes jeunes femmes, elles vivent leurs expériences dans ce nouveau pays. Si Nomi est plus sociable, naturelle, Idliko perçoit davantage la difficulté de vivre l'exil. Elle pense à sa famille restée au pays en état de guerre, à ses cousins enrôlés d'office dans l'armée yougoslave, à ses tantes et oncles qui connaissent la faim. Et elle s'éprend d'un jeune serbe, Dalibor très marqué par son exil lui aussi.
La lecture est complexe car l'auteur entremêle les paragraphes sur la vie en Suisse et les souvenirs des retours au pays pour des évènements familiaux. Chaque fois, Mamika fait découvrir aux deux filles, des épisodes de la vie de leur père, de leur grand-père. C'est une occasion pour l'auteur de décrire l'histoire du pays depuis la seconde guerre mondiale avec la période fasciste puis la période communiste et la guerre des Balkans.
Mamika joue un rôle important de transmission de la mémoire et après son décès, Idliko en parle en utilisant le "vous" qui est à la fois une marque de respect mais aussi peut-être une intention de reproche dans le fait que c'est Mamika qui les a amenées en Suisse pour rejoindre les parents.
Le style de l'auteur n'est pas forcément très fluide puisqu'elle mélange parfois dans la même phrase le déroulé des gestes et les pensées ou paroles des personnages. Se mêlent aussi les mots étrangers.
Mais l'ensemble donne une vision très pertinente sur la douleur de l'exil et les difficultés d'intégration. Si l'histoire de famille prime sur la grande histoire, l'auteur dresse tout de même un aperçu très intéressant et enrichissant de ce pays éclaté.
La narratrice, Idliko est un jeune fille tiraillée entre l'amour pour son pays, ses souvenirs de famille et sa nouvelle vie en Suisse où elle découvre ses premiers émois. C'est une jeune fille sensible, qui sait nous conter les épisodes comiques comme les périodes de doute.
L'auteur confie ainsi sa propre expérience, sans exagérer les informations politiques mais en contant une histoire de famille, de sa propre famille dans un rythme personnel et particulier.
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Ildi et Nomi sont deux soeurs qui vivent en Suisse depuis que leurs parents ont décidés de quitter leur terre natale pour tenter leur chance dans un nouveau pays, la Suisse ... pays qui ne plaisante pas avec l'immigration, et le processus qui permettra à Miklos, à sa femme et à ses filles de devenir citoyens suisses sera long et parfois humiliant ... mais payant. Après une dizaine d'années, la famille est réunie en Suisse, et prend la gérance d'un bar-restaurant tout à fait respectable ... le travail est dur et les escapades au pays natal revêtent les atours des jours de fête, de la douceur de vivre et le visage de Mamika, la grand-mère qui a servi un peu de mère aux deux filles pendant les premiers temps de l'immigration des parents, avant qu'ils n'aient le droit de faire venir leurs filles auprès d'eux.
Le récit balance donc entre le temps présent et celui des souvenirs, entre l'Est et l'Ouest, entre le désir d'être totalement fondu dans ce nouveau pays et cette nouvelle culture, et la nostalgie irrépressible de la terre natale. Et puis il y a la guerre qui déchire l'ex-Yougoslavie, le siège de Sarajevo qui agite les consciences de ceux "passés à l'Ouest", les drames qui déchirent les familles dont une partie a quitté le pays, abandonnant les siens derrière elle ...
Tout cela décliné et mélangé dans une langue riche et sensuelle, mais une langue parfois difficile à lire, qui mêle sans cesse les sons et les sentiments, les actes et les rêveries, les scènes et les souvenirs ... (dans des séquences stylistiques souvent longues et qui alourdissent un peu la lecture).
Un roman atypique et parfois dérangeant, et plus encore quand on réalise qu'il ne parle pas de temps reculés, mais bien de notre époque contemporaine, avec nos idéaux et nos préjugés, parfois durement secoués par la réalité.
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Entre exil et ré-enracinement, la famille Kocsis passe de la Voïvodine yougoslave à la Suisse. le père cherche à fuir son horreur du régime socialiste et veut refaire sa vie ailleurs.
Les parents emmènent leurs filles Ildi et Nomi en vacances dans la famille restée au pays, notamment Mamika, la grand-mère et des oncles, tantes et cousins.
L'"accueil" tendance UDC rend les choses difficiles aux parents et par moments insupportables aux filles.
Beau récit d'exil et d'apprentissage entre les deux chaises de la Voïvodine natale et de la Suisse d'adoption.
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Ce livre faisait partie de la sélection du comité de lecture du premier trimestre 2013 et c'est donc dans ce cadre que je l'ai lu. J'avoue que je n'avais jamais entendu parler ni de ce livre ni de cet auteur. Donc c'était une découverte que j'espérais bonne et j'ai été grandement déçue.

En fait, j'ai abandonné ce livre au bout d'une quinzaine de pages. Je n'ai tout simplement pas réussi à entrer dedans. Je pense que déjà, le fait que je l'ai lu plus pour le comité de lecture que par choix personnel a beaucoup joué. Mais il n'y avait probablement pas que ça. Je ne parlerai pas de l'histoire, car, n'en ayant lu que quelques pages, je ne suis pas apte à donner mon avis à ce sujet.

Cependant je peux m'attarder un peu plus sur l'écriture, le style de l'auteur. Et bah… faut s'accrocher. On se retrouve face à des phrases à rallonge qui font 5-10 lignes et qui partent dans tous les sens. Ce qui fait que, lorsqu'on arrive enfin à la fin de la phrase, on ne sait plus trop de quoi il était question au début. Et c'est vrai que, lorsque je me suis plongée dans la lecture de ce livre, j'ai fini la première page, j'ai relevé les yeux et je me suis dit « j'ai rien compris ».

Donc voilà, je me suis dit que ça ne servait à rien de me forcer à terminer ce livre parce que je n'arrivais vraiment pas à m'y mettre. C'était au point que je me débrouillais pour lire autre chose, des revues, des bandes dessinées. Alors j'ai décidé de ne pas le monopoliser trop longtemps, de le laisser aux autres membres et de me tourner vers autre chose.
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Cette évocation de souvenirs d'une adolescence partagée entre la Suisse et la Yougoslavie contient quelques scènes touchantes mais s'éparpille trop et laisse une impression brouillonne, et je n'ai pas éprouvé l'envie de continuer sa lecture au-delà du premier tiers.
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Je regrette de n'être pas allée au bout de cette lecture : je sens que je manque quelque chose. Japprécie beaucoup à la fois le thème, le récit alterné entre Suisse et ex-Yougoslavie, la perte de l'enfance et l'exil mais je n'accroche pas au style, ce n'est pas fluide.

peut-être une autre fois, un autre jour
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La famille de la narratrice, Ildiko, est originaire de Voïvodine, région de l'ex-Yougoslavie, aujourd'hui Serbe. Elle fait partie d'une minorité hongroise. Les parents décident d'émigrer en Suisse pour offrir une vie meilleure aux enfants. Ils partent d'abord seuls et les deux filles les rejoignent quelques années plus tard.

Roman sur l'exil, la séparation, la difficulté, voire l'impossibilité de se faire accepter, même en travaillant plus que les autres, mais avant tout récit familial, probablement d'inspiration très autobiographique. Ildiko, l'aîné, n'a au fond jamais supporté de quitter sa grand'mère chérie, sa Mamika, auprès de qui elle était heureuse et tout le roman est parcouru par la douleur de cet arrachement.



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Pour paraphraser le titre d'un essai récent, nous pourrions nous demander, à l'issue de la lecture de l'ouvrage de Melinda Nadj Abonji, ce qu'est une intégration réussie pour des immigrés.

C'est d'abord, nous dit l'auteure, encore et toujours une immense souffrance, une déchirure toujours douloureuse .Certes, l'intensité de cette douleur est variable, elle n'en est pas moins une constante : c'est le cas de la famille Kocsis, dont les parents Rosza et Miklos quittent la Voïvodine pour la Suisse alémanique, en compagnie de leurs enfants Ildiko et Nomi.

La province dont ils sont originaires, est une contrée d'expression magyare, rattachée à la République populaire de Yougoslavie, puis à la Serbie, après l'éclatement de la Yougoslavie.
L'auteure décrit ainsi les tests et multiples pièges dont un immigrant candidat à une future citoyenneté suisse doit sortir vainqueur ; tests sur la langue allemande, sur l'histoire suisse , l'observances des règles de propreté , dont ce pays est si fier …Elle dépeint magnifiquement l'angoisse générée par la réponse des autorités du pays d'accueil : « Je n'étais pas depuis longtemps en Suisse, et je me souviens de nombreuses nuits sans sommeil (…) Aujourd'hui encore, j'entends sa voix , suraiguë tant elle était blessée , trois ans , dix mois et douze jours avant qu'enfin arrive l'autorisation d'accès au territoire suisse pour les enfants. »
L'émigration, pour ces gens d'Europe centrale, c'est aussi la suspicion dont ils sont frappés à raison même de leurs origines : « Nous n'avons pas encore un destin digne d'un être humain, nous devons le conquérir à force de travail. »
La famille Kocsis, l'auteure nous le fait découvrir au cours du roman, a été spoliée par le régime communiste dans l'immédiat après-guerre, elle est touchée par l'éclatement de la Yougoslavie, un de ses membres se trouvant enrôlé de force dans l'armée serbe , un autre Papuci , interné dans un camp de travail-il y en avait aussi en Yougoslavie- torturé .Il en fait le récit aux enfants de la famille , puis se mure dans un silence seul capable selon lui de sauvegarder un peu de dignité .
La famille Kocsis est reconnue, intégrée dans la vie suisse , elle possède un restaurant ,Le Mondial, dans lequel des Suisses « de souche », les Mueller, les Pfister, Hungerbuehler, Walter, et autres citoyens respectables ,adoubent , par leurs satisfactions de clients , les Kocsis , ces « Yougos » enfin lavés de tout péché originel ,à l'occasion du vote intervenant pour leur naturalisation : « Que ceux qui sont pour la naturalisation de la famille Kocsis lèvent la main ! Un océan de mains se lève. »

L'histoire, tragique, cruelle, n'est jamais loin dans cet ouvrage, elle est l'arrière-plan de cette odyssée des Kocsis .C'est un beau roman sur les potentialités de résilience d'un être humain d'une collectivité, après des épreuves telles que celles décrites dans l'ouvrage de Melinda Nadj Abonji.
A lire absolument !

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