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Critique de Camille-Gqr


Ce que je peux en dire après une première lecture à chaud c'est que j'ai assez bien aimé. Ce bouquin rentre dans une continuité réflexive au niveau de différentes thématiques je trouve. Là ou les auteurs de même genre dénoncent un système capitaliste avec ses tenants et aboutissants et tous les effets pervers qui s'appliquent à ce système, Accardo va plus loin en mettant évidement en cause les structures (société extérieure qui nous entoure), mais aussi tout ce qui est propre et interne à l'individu (asservit de par sa position et sa socialisation - il évolue dans un système qui le distrait pour permettre aux puissants de s'enrichir en toute impunité. Cet asservissement, il n'en a pas forcément conscience alors même que l'individu peut être militant, lutter contre le capitalisme et se revendiquer de "gauche" et c'est justement cette forme d'inconscience qui permet de faire perdurer voir de renforcer ce système malade). le point capital alors pour Accardo est de faire sa propre analyse (interne - pas étonnant puisqu'il me semble qu'il s'inscrit dans les travaux de Bourdieu, en tout cas on sent fort l'influence Bourdieusienne), voir par quel fils (en tant qu'individus sujets de ce système) nous sommes tenus et tenter, après en avoir pris conscience, de les couper.

Il y a aussi une critique du jeu politique et du socialisme-démocrate, illusion et poudre aux yeux ce ne serait qu'une façon plus commode d'imposer aux citoyens des idées qui servent le Capital sous une bannière qui se revendique de gauche alors qu'elle ne l'est pas vraiment.

Le Capitalisme n'est pas réformable car il est impossible d'en modifier son essence. L'ennemi final est donc la propriété privée. L'auteur défend qu'il faut l'abolir (en tirant les leçons des dérives de ceux qui s'y sont tentés par le passé). Et le pouvoir d'action, il est dans les mains des travailleurs. C'est là, la seule manière de rétablir la vraie démocratie.

Donc s'il s'agit de comparer avec les ouvrages d'autres sociologues ou auteurs, je dirais qu'il rejoint ou presque Latour au niveau politique quant à l'obsolescence de l'opposition gauche/droite qui servent tout deux les mêmes idéaux. Au niveau économique, on à une critique ouverte du capitalisme et de la recherche d'accumulation de profit comme pourrait le faire Kempf mais il est moins virulent et surtout, là ou Kempf analyse plutôt les effets pervers et dénonce la forme objective du système social, Accardo approfondi avec la nécessité d'analyser les empreintes que la société marque à l'intérieur des individus. Et, il suggère que la seule façon de changer l'issue de la lutte contre le capitalisme et pour la vrai démocratie est de changer les consciences, se freiner se contrôler pour enfin commencer à voir clair, être libre et se détacher de l'emprise du système. Comme expliqué plus haut il défend une révolution et une abolition de la propriété privée, en cela il s'oppose à Morin qui ne nie pas la nécessité de construire quelque chose de nouveau pour aller vers quelque chose de nouveau mais sans faire appel à une révolution.

J'aurais aimé avoir la pensée actualisée de l'auteur sachant que le texte date de 2012 mais que depuis, on peut pas dire que les choses aient évolué dans le bon sens et qu'il semblerait qu'elles tendent à se renforcer négativement encore plus suite à la pandémie de covid-19.
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