« Lorsqu’il ouvrit les yeux, il ne le vit pas immédiatement, aveuglé par la lumière éclatante qui pénétrait à travers les rideaux. Après quelques secondes, ses yeux retrouvèrent leur fonction. Markus était assis dans le fauteuil, face à lui. Il griffonnait sur un bloc-notes appuyé contre sa cuisse.
— Bien dormi ? demanda-t-il, concentré.
Matt se redressa en se frottant les yeux.
— Tu me dessines ?
— Oui, je n’ai pas pu résister.
— J’ai le droit de me lever ?
— Une minute, j’ai presque terminé, répondit Markus en finissant son croquis. Voilà, c’est bon !
Matt se leva et s’approcha de lui. Il se pencha pour admirer son dessin.
— Très ressemblant. Par contre, mes lèvres… tu prends tes rêves pour des réalités !
— Fais voir de plus près.
— Quoi ?
— Tes lèvres, approche…
Markus pris son visage entre ses mains pour l’embrasser. »
« Dans mon cœur, nombreux sont mes soupirs, pour ta beauté, qui me blessent misérablement. »
« Matt déchira avidement l’emballage, tout en songeant avec embarras qu’il ne lui avait rien acheté. En découvrant son cadeau, il fut d’abord paralysé par la surprise. C’était une peinture. Puis, en y regardant de plus près, la surprise laissa la place à la stupéfaction. Non, il ne rêvait pas, c’était bien lui. Markus l’avait dépeint sous les traits d’un gladiateur romain. Il était assis, alangui, sur un banc orné de mosaïques, se reposant visiblement aux thermes. Des gouttelettes ruisselaient sur son torse puissant. Sa nonchalance tranchait avec la détermination de son regard, illuminé par un rai de lumière. Un drapé pourpre recouvrait pudiquement son bas-ventre. Son glaive et son bouclier gisaient au sol, abandonnés, alors qu’un nœud de silhouettes masculines animait l’arrière-plan. Matt fut incapable de prononcer la moindre parole.
— Il ne te plaît pas ? demanda Markus, inquiet.
— Tu veux rire ? balbutia-t-il enfin. Il est magnifique, je ne sais pas quoi dire.
Matt posa la peinture contre le mur et recula pour mieux l’admirer.
— On ne m’a jamais fait un cadeau pareil…c’est trop. »