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Critique de keisha


Pour moi Peter Ackroyd c'est le dossier Platon (faudrait bien que je le relise pour vérifier ce bon souvenir d'avant blog) et surtout l'exceptionnelle et incontournable biographie de Dickens! J'ai donc fait confiance à son nom pour accepter ce roman (merci Anne et Arnaud et à l'éditeur)

Harry, Daniel et Samuel Hanway sont nés juste après la seconde guerre mondiale, dans un milieu populaire de Londres. Un jour leur mère disparait mystérieusement, laissant les gamins abandonnés face à un père peu présent. Harry fait son chemin dans le journalisme, Daniel devient professeur à Cambridge, et Sam... se débrouille, il finit pas travailler pour Mr Ruppta, propriétaire de logements sordides.

Les trois frères (et leur mère) se croiseront, parfois se parleront, dans un Londres où le présent se mêle au passé, lors d'épisodes pouvant frôler le fantastique (les religieuses...), cris, apparitions (rien de méchant, sinon j'aurais décroché; cela ajoute au charme du livre, et me rappelle qu'Ackroyd a justement écrit Londres, une biographie -je la veux!). Des passages caustiques décrivant les milieux universitaires, intellectuels, politiques et journalistiques donnent du sel au récit, écrit de façon extrêmement fluide.

Le recours aux coïncidences et aux rencontres qui est un des éléments frappants du roman est évoqué à deux reprises, et, à mon avis, est un plus fort original:
"L'un des thèmes de son livre était les schémas d'association qui liaient entre eux les habitants de la ville; dans les romans londoniens, il avait découvert la préoccupation de leurs auteurs pour l'image de la capitale britannique comme un réseau tellement dense et resserré que le moindre mouvement de l'élément le plus infime envoyait des ondes de réverbération dans tout l'ensemble. Une rencontre, fruit du plus pur des hasards, pouvait avoir des répercutions terribles, alors qu'un mot mal compris était susceptible de générer une incroyable bonne fortune. Une réponse impromptue à une question posée à l'improviste pouvait provoquer la mort."
"Il est parfaitement évident que, dans la plupart des romans de Dickens, Londres devient une sorte d'univers carcéral où tous les personnages sont menottés aux murs. Si ce n'est pas une cellule, c'est un labyrinthe dans lequel rares sont ceux qui parviennent à retrouver leur chemin. Tous sont des âmes errantes.
- Mais comment, alors, analyser le recours constant à la coïncidence?
- C'est la règle de la vie citadine, n'est-ce pas? Les éléments les plus hétéroclites s'y heurtent. Parce que, voyez-vous, tout est lié."
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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