AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Mémoire d'oublis (7)

Enfant, comme tous ses copains, Antoine découvre le français à l'école. Autour de lui, du plus petit au plus ancien, on ne s'exprime qu'en corse. Mais en classe la maîtresse veille à ce qu'aucun gosse ne déroge à la langue de la République, sinon gare à la punition. Tout le monde parle corse à Lozzi, sauf les gendarmes continentaux ce qui les classe très... à part. Vieux réflexe hérité de l'opposition du Niolo à la conquête et à l'occupation par les forces armées du roi de France, puis par celles de Napoléon.
Commenter  J’apprécie          160
Nombreux les confrères rencontrés à l'étranger se targuant d'objectivité. Pourtant beaucoup, sur place, ne faisait qu'appliquer les schémas de pensée "made in France" véhiculés par leurs rédactions en chef. Pour l'objectivité on repassera! Moi, je ne mettais pas mon drapeau dans ma poche... Souvent je me suis demandé quelle était la mesure de l'indépendance d'un journaliste dont le média appartenait à un groupe financier important? Pareil pour les reporters de l'audiovisuel quand l'ORTF n'était que "la voix de son maître", le résident de l'Elysée? Qu'en est-il aujourd'hui? Qui peut jurer être impartial... Neutre...
L'objectivité telle qu'on a coutume de la définir me semble irréalisable. Comment, en effet, faire abstraction de ses opinions? Comment effacer sa sensibilité? Pour ce qui me concerne j'en suis incapable. Je sais mes limites.
Toutefois je peux convoquer ma sincérité en décrivant des faits. Je peux mobiliser mon honnêteté intellectuelle pour relater des événements. Quant au commentaire personne ne doutera qu'il est libre, donc susceptible d'être traité avec toute latitude. Les faits je n'ai pas à les caricaturer. Les événements je n'ai pas à les tronquer. Etre en alerte pour ne pas se laisser piéger. Ne pas oublier l'emploi du conditionnel, qui n'a pas été inventé pour les chiens! Se rappeler que le sens critique se doit d'être partagé par celui qui écrit et celui qui lit. Exercice encore plus impératif à l'heure des réseaux sociaux.
Commenter  J’apprécie          160
Au pays de la saudade tout a commencé en chanson... Tout - c'est peut-être exagéré! - Car il y a eut une longue, lente, profonde conscientisation, maturation parmi les militaires engagés dans une interminable guerre coloniale se déroulant à des milliers de kilomètres de chez eux. Guerre sale. Guerre atroce. Guerre qui provoqua un paradoxal renversement d'état d'esprit et dans la foulée de situation. Comme ailleurs l'avantage de l'armée lusitanienne sur le terrain ne résista pas à la lassitude morale des soldats envoyés par Lisbonne en Afrique et à l'air du temps qui voulait la décolonisation.
Commenter  J’apprécie          120
Valle de los Caidos. Un monument funéraire gigantesque en hommage aux combattants franquistes morts pendant la guerre civile. Valle de los Caidos. Une foule impressionnant à l'enterrement du Caudillo. Une marée humaine. Partout des bras tendus. Partout des cris, "Arriba Franco! Arriba Espana!". Surmontant le monument une croix colossale. Interminables obsèques. Atmosphère irrespirable. Oppressante. Mausolée planté à cinquante kilomètres de Madrid. Un confrère de L'Aurore, quotidien parisien de droite, m'a permis d'assister aux funérailles. Tension croissante. Asphyxiante. Qu'est-ce que je fais là au milieu de ceux qui ont tant haï les miens, les Espagnols du camp opposé? Mon métier, bien sûr. Juste mon métier... avec une certaine dose d'inconscience... Il fallait être là. Même si je ne vois pas grand-chose pour cause évidente de n'avoir pu rejoindre les places réservées aux journalistes. Pas d'accréditation pour l'occasion. Qu'importe ce n'est pas la première fois que je me dispense d'autorisation. Il est des présences obligatoires... celle-ci en est une. Inimaginable de rater l'événement... Des années après que faire de Valle de los Caidos si ce n'est un mémorial aux victimes du franquisme!...
Commenter  J’apprécie          120
Plus d'équité. Plus de partage. Plus de bienveillance. Plus d'harmonie dans les sociétés... Voilà ce qui poussait ceux de ma génération sortant des maquis FTP (Francs-tireurs et partisans) en 1944 à s'engager dans les rangs du PCF.
Commenter  J’apprécie          110
1981. Election de François Mitterrand à la présidence de la République. Un souffle d'air frais, espérait-on. L'époque était au renouveau pour Antoine : il avait atteint l'âge de la retraite et pour rien au monde il ne l'aurait vécue ailleurs qu'en Corse. Son île natale, son Niolo d'origine ne lui avait jamais autant manqué. Avidité vertigineuse de combler tout le retard accumulé en quarante ans d'éloignement. Renouer avec son pays, sa langue, sa culture. Retrouver la Corse, mais pas en pantouflard. Pas en rentier... La plage, les randonnées en montagne, c'était pour les touristes! Il lui fallait l'activité. S'impliquer. Le chantier requérait des bras, il n'en évaluait pas encore l'ampleur, mais il était prêt. D'ailleurs sa santé n'était-elle pas excellente. Ses forces intactes. Rompre des lances encore? Pourquoi pas!
Commenter  J’apprécie          110
Mémoire d'oublis est le récit du parcours journalistique et de l'engagement d'Antoine Acquaviva. Le texte peut emprunter à la forme romanesque en passant du "je" au "il" au cours de la trajectoire de celui qui est devenu un grand ancien. Il peut aussi vagabonder du passé au présent en bonne concordance, s'il s'agit d'insister sur un ressenti à vif au contact d'une personnalité hors norme ou en pensant à un événement historique capital, sans nuire bien sûr à la réflexion ou à l'analyse.
Commenter  J’apprécie          100




    Lecteurs (3) Voir plus




    {* *}