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Critique de Ziliz


La mère du narrateur s'est jetée d'une falaise lorsqu'il avait onze ans. Elle était dépressive. Vingt ans plus tard, toujours meurtri, l'homme retourne à Etretat avec sa compagne et leur petite fille de deux ans.
Il se souvient.

La maman souvent distante ou au contraire étouffante :
• "(...) ses gestes d'amour, qu'elle avait encombrants, démesurés, et toujours à contretemps (à contretemps aussi, comme subitement revenant au monde, les gifles, les cris, les sermons, la fatigue que nous lui causions, mais qu'avait-elle fait au bon Dieu pour avoir des enfants pareils ?, les effondrements, et encore : les rires, les rares étreintes, puis les regards comme pris en faute d'avoir été tendres)."

Puis la grande détresse à l'adolescence avec son frère Antoine, aîné de deux ans, et leur bande de copains également en souffrance, entre alcool, drogue, sexe désespéré, suicide et anorexie. Des pères absents ou sombres brutes, ou tout simplement coupés du monde par leur propre désespoir...

La blessure jamais refermée à l'âge adulte, et l'alcool - beaucoup d'alcool - pour tenter de colmater les brèches...

Et enfin l'espoir, grâce à l'amour d'une femme, la naissance d'un enfant :
• "Nos vies sont les mêmes. Nos vies se débattent, crient dans la nuit, hurlent et tremblent de peur. Infiniment nous cherchons un abri. Un lieu où le vent siffle moins fort. Un endroit où aller. Et cet abri est un visage, et ce visage nous suffit."

L'écriture d'Olivier Adam est puissante, évocatrice ; les ambiances, les émotions, les odeurs, les bruits nous immergent totalement dans le récit. Son univers est toujours très sombre, 'Falaises' est pour moi l'un de ses ouvrages les plus désespérés. Là encore, des personnages sur le fil du rasoir ou au fond du gouffre, beaucoup de détresse donc, d'alcool pour la noyer, de sexe à la fois cru et tendre pour se perdre/se retrouver... et les enfants comme espoir, renouveau, ancrage à la vie...

PS : billet rédigé sur mon blog en avril 2010 - cet auteur me séduit aujourd'hui beaucoup moins, ses ouvrages surfent toujours sur la même vague (bretonne ou nippone)...
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