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Critique de colimasson


Armés de leur Guide du Voyageur Galactique, notre équipage constitué d'Arthur, de Ford Prefect, de Zaphod, de Trillian et de Marvin, reprend sa route. Equipe hautement bigarrée puisqu'elle comprend, je vous le rappelle, un astrostoppeur (Ford), le Président de la Galaxie en fuite (Zaphod), un androïde dépressif (Marvin) et deux terriens rescapés de la destruction de leur planète. D'ailleurs, Arthur, qui fait partie des miraculés de cet anéantissement enrageant (il faut rappeler que la Terre a été détruite pour permettre la construction d'une voie rapide intergalactique), a du mal à concevoir qu'il ne puisse plus jamais poser le pied sur son territoire d'origine. Toutefois, cette destruction n'est pas totalement une mauvaise chose pour lui… Sans cela, qu'est-ce qui aurait pu le pousser à s'arracher de sa planète natale sur laquelle il ne trouvait rien de mieux à faire que de s'ennuyer royalement ? A présent, le voilà contraint à vadrouiller de galaxie en galaxie, aussi simplement que lorsqu'il allait autrefois faire ses petites courses chez l'épicier du coin.

- D'ailleurs, une petite bouffe au resto pour le dîner, cela vous tente mon cher Arthur ?

Après avoir dépassé les stades du Comment (comment manger ?) et du Pourquoi (pourquoi manger ?), se pose la question du Où (où va-t-on bien déjeuner ?). le Dernier Restaurant avant la Fin du Monde s'impose comme une évidence même si, pour le coup, la question du « où » se double de la question du « quand ». Au voyage galactique à travers les différentes contrées célestes s'ajoute la dimension temporelle, ce qui explique que le restaurant se situe aux derniers instants avant la fin du monde… de quoi éprouver tous les frissons inhérents à l'idée de consommer ici son dernier repas avant que le ciel n'explose en un magnifique Gnab Gib (qui n'est rien de plus que l'inverse du Big Bang). Notre équipage ne restera heureusement pas jusqu'à cette échéance et s'éclipsera de son festin avant de finir lui-même digéré par la gloutonnerie de la fin des temps.

A travers cieux et à travers temps, ce deuxième tome de la série s'amuse des anachronies et des loufoqueries provoquées par les discordances temporelles. le style, déjà déjanté dans le premier tome, conserve tout son caractère halluciné. Tous les clichés propres au thème du voyage temporel sont évoqués, détournés et transcendés par l'imagination et le comique absurde de Douglas Adams. Au-delà de cette réappropriation des codes propres au genre, il insère également des trouvailles ébouriffantes qui constituent autant de thèses farfelues à des questions cruciales comme l'émergence d'une vie intelligente sur Terre, les origines de l'humanité, les mythes religieux ou l'identité du maître de l'Univers. de quoi faire chauffer les méninges sans ménager la mécanique du rire.
Ainsi, suite à un retour dans le passé, Arthur retrouve avec émotion sa bonne vieille planète Terre du temps où homo sapiens et hommes de Neandertal partageaient encore la même fricassée terrestre. Avec en tête l'idée d'éviter la destruction de la Terre –prévue pour deux milliards et demi d'années plus tard-, Arthur se donne comme mission de catalyser le développement intellectuel de ses habitants en les initiant au Scrabble. Manque de pot, Arthur confond homo sapiens et hommes de Neandertal. de toute façon, le futur comme le passé sont figés et rien de ce qu'Arthur n'aurait pu entreprendre n'aurait modifié l'avenir de la Terre.
Le voyage temporel, combiné au voyage spatial, offre une impartialité et une objectivité des regards telles qu'aucun vieux mythe terrestre n'y résiste, et permet des divagations absurdes sur les questions du langage, de la communication et des pratiques culturelles.

Enfin, j'évoque le point crucial de la série H2G2 : a-t-on trouvé la question qui correspond à la réponse à la Grande Question sur la vie, l'univers et le reste ? Nous aurions pu penser la frôler en rencontrant le maître de l'Univers. Mais celui-ci, gâteux et fou de son minou, ne semble pas la connaître mieux que vous et moi…
Quel bon prétexte pour poursuivre la lecture de cette série… !


Lien : http://colimasson.over-blog...
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