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Critique de colimasson


Difficile de dire qu'on ouvre le cinquième et dernier volume de la trilogie du Voyageur galactique avec appréhension. Même si Douglas Adams a pu se montrer relativement décevant sur les deux volumes précédents, l'originalité et l'humour indéniables de sa prose ont toujours réussi à persuader le lecteur de ne jamais lâcher la série en cours de lecture. Mais pour achever ces aventures galactiques, un sursaut de la folie et de la loufoquerie caractéristiques du premier volume ne se refuseraient pas.


Le nouveau prototype du Guide du Voyageur Galactique indique que nous évoluons selon une quantité de dimensions dont nous n'avons même pas l'idée –la cinquième dimension étant à la base de la probabilité. Son existence devient évidente lorsqu'on ouvre la première page de Globalement inoffensive et qu'on se met à turbiner de plein pot pour appréhender le plaisir que suscitera le chant final du Guide.


Comme d'habitude, Douglas Adams démarre en fanfare. Caractéristique de ses textes : le lecteur s'en prend plein les mirettes lorsqu'il débute sa lecture mais, tôt ou tard, le rythme commence à faiblir. S'essoufflera-t-il dès les premiers chapitres ? On obtient le résultat décevant des troisième et quatrième volumes. Commencera-t-il à boiter une fois que la moitié du parcours aura été effectuée ? On obtient le résultat agréable du deuxième volume. Ne faiblira-t-il pas ? Alors, on se trouve devant le prodige du premier volume.


Dans le cas de Globalement inoffensive, Douglas Adams rivalise d'inventivité. Il exploite le thème des univers parallèles, propice à la mise en place de casse-têtes insolubles, de paradoxes vertigineux et de quiproquos jubilatoires. Tous les possibles sont convoqués et lorsque les univers parallèles, qui n'auraient jamais dû croiser leur chemin, se confondent sur la marche de l'espace-temps, nos personnages préférés de la série se trouvent encore plus malmenés que d'habitude. Douglas Adams en profite pour placer, l'air de rien, quelques réflexions métaphysiques dignes de la physique quantique la plus élaborée, dans un contexte d'asile spatial où tout le monde finit par se taper dessus.


De descriptions saugrenues en divagations ravagées, Douglas Adams se rappelle malheureusement un peu trop tôt qu'il doit faire avancer son intrigue, et aux deux-tiers du livre, il élude la fantaisie au profit de l'action. Ce même processus avait déjà été à la base de la déception qu'il avait pu être légitime de ressentir au cours de la lecture des volumes précédents. le dernier tiers du livre se fait plus terne. La progression devient plus difficile. Clopin-clopant, on parvient à la conclusion qui, non contente d'achever le volume, achève également la série du Voyageur Galactique. Et alors ? On regrette d'avoir pris place dans l'univers qui présente visiblement la conclusion la plus décevante de la trilogie. Mais il serait dommage de renier tout le plaisir apporté globalement par la lecture des cinq volumes à cause d'un simple soufflé raté. En définitive, Douglas Adams apparaît comme un écrivain qui, sans être génial, n'en reste pas moins talentueux et doté d'une écriture et d'un humour qui lui confèrent une singularité certaine.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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