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Critique de Unidream


Il y a des modes dans la littérature. Les histoires de vampires en sont une; les romans érotiques en sont une autre. Peut-on aller jusqu'à dire qu'il suffit pour un auteur en mal d'inspiration de choisir le dernier sujet de l'heure pour s'assurer de « surfer » la vague que d'autres ont empruntée avant lui? Moi, je n'oserais pas… de peur de me faire lapider par ces auteurs.

Si je débute cet article sur ce ton, c'est parce qu'il est parfois difficile de distinguer l'auteur « opportuniste » de celui qui choisi un sujet par goût et intérêt personnel. Il est également d'autant plus ardu pour cet auteur de se démarquer, lorsque le thème de son roman est la cible de quantité de campagnes de sensibilisations depuis quelques années, depuis qu'une personnalité bien connue a dévoilé l'enfer qu'il a vécu en intimidation homophobe. L'intimidation est un sujet dont tout le monde entend parler aujourd'hui. Même si je tente de conserver l'esprit ouvert, je n'ai pu m'empêcher de me croiser les doigts en espérant que ce n'était pas « encore » un livre qui servait du réchauffé au menu.

Eh bien non, ce n'en est pas un. Cet exploit (car c'en est un) de parvenir à se démarquer dans un sujet hyper médiatisé, Marilou Addison y réussit parfaitement avec Solitude armée.

Justin est un garçon renfermé, un adolescent qui pourrait être votre collègue de classe, votre voisin… votre fils ou votre frère. Il n'a rien d'exceptionnel, il est même plutôt brillant. Plongé dans la violence malgré lui, désillusionné d'un système qui ne lui laisse aucune chance, il a le choix de subir sans raison, ou de dénoncer… et de subir quand même. Seul, sans espoir, sans lumière au bout du tunnel, il est celui tout désigné pour faire les manchettes. le genre de jeune dont on dit que « c'est un mésadapté », « un violent », « un malade », une fois qu'il est trop tard et que l'irréparable est arrivé.

C'est le genre de jeune capable d'aimer, si on lui en laisse l'opportunité. Aussi certain que deux et deux font quatre, c'est le genre de jeune que la société laisse tomber, fatalement. le genre de jeune qui passe à travers les « craques » du système.

Avec une narration rédigée au « je », Marilou Addison a su traiter le sujet avec un réalisme brutal et une vraisemblance désarmante. Elle est entrée dans la tête du « fou », et fait découvrir au lecteur à quel point cette folie pourrait être celle de tout un chacun.

L'auteure s'est approprié le sujet avec beaucoup d'aisance et de fluidité. Mentionnons également qu'elle a remporté, il y a peu, un premier prix Catégorie fiction jeunesse secondaire pour un autre roman traitant de l'euthanasie. À n'en pas douter, elle semble être attirée par les sujets difficiles, tout en étant capable de livrer la marchandise.

Je ne suis pas souvent amateur de littérature jeunesse ou jeunes adultes… mais je dois le dire, je recommande ce livre sans hésitation.

Bonne lecture!
Lien : http://traitdeplume.ca/2014/..
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