AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Melisende


Alice Adenot-Meyer m'avait convaincue avec son diptyque Nalki. Je dirais même qu'elle m'avais mis une petite claque tant ces deux tomes (surtout le premier) avaient été forts en émotions. J'avais d'ailleurs hissé la duologie dans mes plus belles lectures de 2014, dans mon top 10 Imaginaire. Ainsi, lorsque j'ai eu vent de la sortie de ce nouveau roman et lorsqu'elle me l'a proposé, je ne pouvais qu'être à la fois heureuse et très curieuse.
Finalement, même si j'ai passé un excellent moment avec ce one-shot plein de belles qualités, il lui a manqué, à mon goût, un petit peu d'émotions (de gravité ?) pour que j'en fasse un coup de coeur à la hauteur de son prédécesseur. Cela dit, je le répète, ce fut une belle lecture !

Le lecteur va suivre l'aventure de Yodim, jeune musicien brillant qui, encouragé par le directeur de son conservatoire, va accepter la proposition d'emploi du comte de Vald. Pensant être embauché pour divertir le comte et sa charmante nièce – Minna -, l'adolescent prend plaisir à répéter quotidiennement avec les autres musiciens et à jouer chaque soir au moment du dîner. Malheureusement, le comte a eu vent des prédispositions magiques de Yodim et il compte bien utiliser son nouvel employé pour parvenir à ses fins.
Coincé entre ses convictions, la morale et l'éthique, la pression de son employeur et son envie de tester ses limites, le jeune homme flirte avec le « Mal »… et c'est une dualité que j'ai beaucoup aimé lors de ma lecture. Yodim est un personnage crédible qui doute, qui fait parfois de mauvais choix, qui écoute son coeur quand il ne le faudrait pas… un jeune homme que j'ai pris plaisir à suivre et qui m'a paru « vrai » : ni trop enfantin, ni trop mature.

A nouveau, Alice Adenot-Meyer nous propose une figure un peu ambiguë, qu'on ne peut ni foncièrement détester ni adorer. le comte de Vald est en effet un homme qui n'hésite pas à manipuler son prochain mais qui a des circonstances atténuantes… difficile de lui en vouloir, on peut le comprendre… n'empêche qu'il n'est pas forcément très sympathique ! L'auteure semble aimer ce genre de personnages et elle sait bien les mettre en avant.
Les autres figures gravitant autour de ce duo sont un peu plus secondaires et un peu plus manichéennes à mon avis. Pas inintéressantes ou mal croquées, non non, juste un petit peu moins riches et complexes selon moi. Ce qui n'empêche pas que leurs apparitions et interventions fonctionnent bien dans le récit et pour l'intrigue générale.
A noter qu'avec un comte s'appelant Vald et une nièce baptisée Minna, je m'attendais à un lien avec le Dracula de Bram Stoker mais je n'ai pas vraiment trouvé de références (ou je ne les ai pas vues). Je m'attendais presque à ce qu'un vampire se glisse entre les pages, mais non ! Magie il y a grâce à la musicomagie, mais pas de créatures aux dents longues (en tout cas pas au sens littéral de l'expression) !

Yodim va se retrouver embarquer, bien malgré lui, dans deux affaires un peu distinctes mais qui font justement appel à ses dons de musicomage. Menacé, kidnappé… le jeune homme se passerait bien de tous ces embêtements, lui qui ne souhaite que jouer de son violon et faire les yeux doux à Nattia. Evidemment, tout ne sera pas simple pour lui mais, vous vous en doutez, tout finira par rentrer dans l'ordre…
Ce côté un peu aventures liées à la magie m'a fait penser aux histoires que je pouvais lire plus jeune. Des intrigues distrayantes, pleine d'actions, de méchants physiquement reconnaissables et finalement de bons sentiments et d'amitié. Et c'est ce que j'ai ressenti en lisant Sortilèges interdits. C'est donc positif sans aucun doute, mais ça manque peut-être un peu de gravité pour me marquer sur le long terme.

Alice Adenot-Meyer possède une plume simple mais percutante. Les images se forment facilement dans notre esprit, les scènes se déroulent sous nos yeux et les paragraphes plus descriptifs et contemplatifs apportent eux aussi leur pierre à l'édifice. Dialogues et réactions de façon plus générale, semblent assez naturels et rythment bien l'ensemble.
Mais ce qui fonctionne le mieux, à mon avis, c'est bien le doute que l'on ressent dans l'esprit de Yodim. Malgré l'utilisation d'un point de vue externe, le lecteur ne ressent pas de barrière avec le personnage principal et parvient parfaitement à s'attacher à lui. L'auteure a réussi à se mettre dans la tête d'adolescents de 16/17 ans et à rendre le tout crédible.

Moins émouvant que la duologie Nalki car le thème principal reste beaucoup plus léger, Sortilèges interdits n'en reste pas moins un bon divertissement mené par un personnage principal crédible et attachant, aux prises avec sa conscience. La magie musicale est bien présente mais finalement, ce que l'on retient, c'est ce choix entre ce qui est bien et ce qui est mal…
Lien : http://bazardelalitterature...
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}