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Critique de Nadouch


Roman reçu dans le cadre de Masse Critique (merci !). le titre et l'accroche m'avaient bien tentée, curieuse que j'étais de voir comment serait traitée la situation, fort banale, de fermeture d'usine, de chômage, et en même temps, au niveau individuel, de séparation conjugale.
Autant le dire de suite, ce roman ne m'a pas emballée. 3 grandes phases dans l'histoire, d'intérêt divers : d'abord, la phase de fermeture d'usine et son annonce auprès des ouvriers (dont Laurent, personnage central du roman, même si certains chapitres sont centrés sur d'autres, il reste le fil rouge), puis le départ de la femme de Laurent. Cette première "partie" m'a bien plu : de bonnes descriptions des situations de travail, un bon rendu du sentiment d'impuissance face aux décisions dictées par l'économie, bref, un visage du capitalisme et de ses conséquences assez bien dépeint, quoique de façon assez convenue. Rien de révolutionnaire, un petit côté "Des vivants et des morts" sur certains passages, très fortement même, avec une différence fondamentale au niveau de l'écriture, que j'ai trouvée par moment relativement maladroite, voire bâclée.
2ème phase : certains des nouveaux chômeurs sont sélectionnés pour la Coupe du Monde de football des sans emploi, et là le roman aurait pu devenir plus mordant. Hélas, il prend alors une tournure très bien pensante (ah, l'esprit d'équipe sorti d'on ne sait où mais qui vainc tout), sans compter le focus sur le fils de Laurent, qui s'enferme dans sa chambre et devient un parfait "geek" (ah, les poncifs sur l'Internet qui coupe de la vraie vie mais fait d'un ado boutonneux un petit génie capable d'infiltrer les ordinateurs de tout un chacun). Tout ceci a commencé à m'agacer un peu, sans oublier l'écriture, par trop elliptique et sentencieuse...
Enfin, 3ème phase, l'après coupe du monde, la tentative de reconquête de Laurent auprès de sa femme, la vengeance envers le patronat. Tout ceci très convenu, assez plat, même s'il est vrai que l'on sent bien une certaine évolution du personnage de Laurent, mais trop caricaturale...
Pour conclure, je dirais qu'en lisant ce roman j'ai eu l'impression de regarder un téléfilm de France Télévisions : on me donne ce que j'ai envie de voir (ou ce qu'on pense que j'ai envie de voir), ça me fait passer le temps, ça me montre un certain quotidien qui pourrait être le mien (ou ce qu'on pense être le quotidien de certains) et on me rassure sur la nature humaine... Voilà, un roman facile mais sans beaucoup d'intérêt, il lui manque le mordant que le titre laissait présager.
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