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Critique de bdelhausse


Jussi Adler Ohlsen possède la martingale. Ce procédé qui consiste à gagner à la roulette ou à n'importe quel jeu de hasard. Ou plutôt, il a transformé la loterie de l'écriture d'un thriller en un paiement cash à tous les coups...

C'est ce qui ressort des commentaires, des critiques et des ventes...

Malheureusement, je ne vais pas m'associer à ce cortège d'appréciations positives. Enfin, pas trop m'associer.

OK, le livre est plaisant, il se laisse lire. L'auteur a en effet trouvé le dosage entre sexe, humour, angoisse, rebondissement, mystère, faits divers... Ici, on revisite les dérives eugénistes des démocraties occidentales. Tous les pays (et souvent les pays scandinaves) ont eu leur programme de stérilisation forcée afin de nettoyer la société de sa lie.

D'ailleurs, petite parenthèse, la première motion de Winston Churchill lorsqu'il est arrivé à la Chambre fut d'établir une liste de 1500 personnes dont il était socialement indésirable qu'elles se reproduissent. C'est dire si les dérives existent.

Là-dessus, Jussi Adler Ohlsen nous brode un roman sympa où on retrouve Carl Morck, Assad et Rose , trio improbable, aux prises avec des meurtres non élucidés. La première difficulté étant, d'ailleurs, de connecter ses meurtres, sans toutefois expliquer pourquoi 30 ans plus tôt les inspecteurs ont été dans l'incapacité de relier toutes ces disparitions. Mais passons.

On saupoudre un peu d'intrigue actuelle en ramenant sur le devant de la scène une affaire trouble qui implique Morck lui-même (et qui a conduit à sa mise sur une voie de garage dans le Département V, au début du premier tome de la série). Cet aspect-là m'a bien plu. J'en redemande.

Pour le reste, on a la réplique des romans précédents. On apprend des détails à dose homéopathique sur Assad, et on effleure les personnalités multiples de Rose, tout en lorgnant un peu sur la vie sentimentale de Morck... bref, la redite, copie quasi conforme, des deux romans précédents. Un peu comme certains chanteurs ou groupes qui refont le même album, en espaçant leur sortie de plusieurs années afin que cela ne se remarque pas trop (je ne citerai pas de noms).

Si la lecture est facile, fluide, sans tache, je ne peux pas vraiment comprendre ce que ce roman ajoute à ce qui a déjà été dit par les volumes antérieurs. 600 pages pour pas grand-chose, cela résume assez bien mon opinion. Avec l'habituel coup de poker, coup de gueule, d'Assad, la chance qui sourit aux audacieux et qui explique tout... D'ailleurs, dans les conseils d'écriture que l'on retrouve le plus souvent (par exemple, de la part de Stephen King... et d'autres auteurs) on lit qu'il faut bannir le hasard... et celui-ci intervient beaucoup dans Dossier 64.

Ajoutons que j'avais deviné depuis longtemps la chute lors de la confrontation finale Morck/Wad/Hermansen.

Je suis donc resté sur ma faim malgré la taille du bouquin. L'empathie n'a d'ailleurs pas fonctionné. Je n'ai rien érpouvé pour ces filles-mères, ces filles associales mises au ban de la société, spoliées... Peut-être parce que cela n'était pas nouveau pour moi et que je connaissais le sujet.

Un mot de la structure en 1, 2, 3... un chapitre dans le passé, un dans le présent de Morck et un dans le présent de Curt Wad, le grand méchant néfaste... Sympa, mais rien de révolutionnaire.

Bref, une lecture-plage ou un livre-train par excellence.
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