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Critique de belette2911


Un atelier de haute couture à Auschwitz ? Jamais je n'aurais pensé que ça avait existé dans ce lieu… Pourtant, plus rien ne devrait m'étonner, avec ces salopards de nazis.

Les dignitaires du partis avaient des épouses, qui voulaient être bien fringuées, à la dernière mode. Bref, être et paraître.

L'ironie de l'histoire, c'est que les SS ont interdit aux Juifs de pratiquer un métier, leur ont tout pris, interdisant aux allemands d'acheter chez des Juifs, de se vêtir chez eux, mais ont passé outre le fait que c'était ces mêmes Juifs qui confectionnaient les fringues de leurs épouses ! Hypocrisie, quand tu nous tiens.

Illogisme aussi, mais dans ce genre de système politique, il ne faut pas s'étonner que la logique ne soit plus de mise, mais que le régime soit à géométrie variable. Cet essai est rempli d'exemples de ces contre-sens.

Effectivement, c'est facile avec de la main d'oeuvre qualifiée gratuite et corvéable à merci, des vêtements et des tissus qui arrivent en grande quantité et qui n'ont rien coûté, puisque volé aux futurs prisonniers (ou « génocidés »)… La vie est belle, pour les meufs des nazis ! Facile quand ce sont les autres qui triment pour vous… Et dans quelles conditions de travail !

Heureusement que dans ce kommando là, les conditions étaient un peu mieux qu'ailleurs (oui, tout est relatif, bien entendu)

Je pensais que c'était un roman historique, mais en fait, c'est un essai.

Alors non, vous n'aurez pas de l'Histoire mise en roman, mais plus une étude sur le « comment des femmes se sont retrouvées à confectionner pour les nazis » et des moments de vie dans le camp d'Auschwitz (vu du côté des déportés, mais aussi du côté des dirigeants).

Avant de nous plonger dans ce camp d'extermination, l'autrice dresse un portrait de ces femmes, nous parlant de leur jeunesse, de leur vie pauvre, mais agréable et ensuite, de la montée du nazisme, des lois anti-juives et de la propagande. Jusqu'à ce qu'elles se retrouvent dans un train, en direction de ce lieu maudit où l'on s'évadait par la cheminée…

C'est très instructif, en tout cas. Mais ça se lit moins vite que des témoignages romancés.

Par contre, ça vous glace les sangs. Malgré les innombrables ouvrages que j'ai lu sur les camps de concentration et ou de la mort, j'en apprend encore ! L'ignominie humaine est sans fond. La haine est toujours la même : l'autre, les autres !

Il faut les fustiger, dresser les gens contre eux, souligner les différences, diviser pour mieux régner. C'est abject et le pire, c'est que la formule marche du tonnerre et qu'on l'utilise encore et toujours. N'a-t-on rien appris du passé ??

C'est un livre difficile à lire, notamment parce que c'est un essai. Il n'est pas conseillé de le commencer en vacances, il n'est absolument pas fait pour une lecture avec les doigts de pieds en éventail. Il faut se poser, être à ce que l'on fait et prendre son temps pour le lire.

Instructif au possible, cet essai m'a encore appris des choses et je pense que je ne saurai jamais tout et que j'ai encore des horreurs à découvrir en plongeant dans la noirceur humaine.

Une lecture éprouvante, mais une lecture que je me devais de faire, comme toutes les autres traitant du sujet.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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