"L'abîme m'a appris que nous ne pouvons comprendre un problème que par l'intermédiaire d'un autre problème et à travers lui, comme si l'homme n'avançait pas en allant de l'obscur à la lumière, ainsi qu'on le pense, mais en se dirigeant vers une autre sorte d'obscur, moins épais. Cette différence entre deux obscurité, nous l'appelons lumière."
Amusant comme il prend l'exact chemin opposé des "illuministes" néo-platoniciens et surtout du Sohrawardi pour qui tout est lumières mais avec une différence de graduation dans leur puissance au fur et à mesure qu'elles s'engendrent de leur source. de même "cette différence entre deux obscurités, nous l'appelons lumière" rappelle la définition du barzakh par
Ibn Arabî comme "une séparation idéale entre deux choses voisines, qui jamais n'empiètent l'une sur l'autre; c'est, par exemple, la limite qui sépare la zone d'ombre et la zone éclairée par le soleil." Mais
Ibn Arabî ne dit pas que le barzakh est ombre ou soleil mais justement cette imperceptible et pourtant permanente frontière entre les deux, alors que Sohrawardî voit le barzakh comme l'écran de la matière barrant l'accès à la lumière ou l'opacifiant. C'est alors qu'Adonis fait un éloge de l'obscurité, dans une irréductible opposition à la lumière plotinienne, des avicenniens ou des autres "émanatistes" et "illuministes" et "ishraqiyun" :
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