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Critique de Enroute


La profanation consiste à ramener à un usage possible ce qui a été préalablement consacré, c'est-à-dire séparé de la société profane dans une sphère où la chose est devenue hors d'usage. le malheur de notre monde est que le capitalisme, nouvelle religion qui ne peut avoir d'autre but que la destruction du monde par sa mystique négative, désactive la profanation. Non seulement nous ne connaissons plus le sens du sacré (et de fait le sens du profane) du fait que tout devient consommable, utilisable, mais de plus, nous ne pouvons plus rien placer dans la sphère du sacré :
tout rite ou tout comportement qui irait dans ce sens est automatiquement désactivé par la mise en scène de notre société qui expose les objets (sous vitrine, dans les musées) et met en scène (les comportements). Cette fausse distanciation qui en réalité nous ramène à nous-mêmes, frustre et empêche la séparation entre profane et sacré, en empêchant la profanation d'être mise en oeuvre. C'est nous qui sommes séparés en deux, en qui profane et sacré se mélangent dans un gloubi-boulga indigeste.
Continûment mis à l'épreuve de ne pouvoir jouir de ce qui nous entoure, nous sommes de plus incapables de jouer, en ce sens que le jeu a justement pour fonction de profaner le sacré en mimant des rites qui tournent à vide. C'est pourquoi il est urgent de retrouver la capacité de profaner afin que nous retrouvions une mystique positive et non pessimiste, comme le capitalisme, actuellement dans sa dernière phase, nous offre la sienne.
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