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Critique de Tachan


Voilà un titre qui dormait dans ma PAL depuis sa sortie en poche, c'est dire ! Pourtant, j'ai longtemps été une fan de romans historiques et j'avais voulu me diversifier à l'époque en allant vers les policiers, mais entre temps un coup de mou m'est venu, et ce n'est que depuis quelques temps que j'y reviens petit à petit.

L'occasion ainsi de découvrir la plume et le style d'histoires proposées par Jean d'Aillon, auteur assez célèbre, qui a été des plus prolixes depuis. D'ailleurs ce volume s'inscrit lui-même dans une saga en cinq tomes + deux hors séries mettant en scène les Guerres de religion et les trois Henri qui y jouent leur destin. (Détails). C'était l'occasion pour moi d'aller à la rencontre de cet épisode de notre histoire que je connais moins en profondeur que d'autres et de croiser quand même des personnages connus dans un cadre un peu différent, l'histoire se décentralisant et ne suivant pas au plus près le monarque d'alors.

Avec une plume des plus vives et entraînantes, mais également fort riche en détails, Jean d'Aillon campe ici le tableau de la France et surtout de Paris au temps des Guerres de religion, tandis que le Roi Henri III n'est plus le seul et unique chef à Paris et que son autorité est contestée. Nous suivons un complot mené par son grand rival, le Duc de Guise, qui cherche à détourner des fonds de la couronne pour payer ses propres troupes, mais des hommes et femme du roi veillent et vont essayer de le faire éclater au grand jour pour y mettre un terme.

J‘ai beaucoup aimé le tableau historique, plus vrai que nature, qui détaille par le menu la façon dont vivaient les différents personnages de cette histoire. On déambule littéralement dans Paris à leurs côtés. Il faut dire que j'ai pas mal eu recours à Google Maps au cours de ma lecture pour cela, revisitant les lieux de mes derniers séjours à Paris, mais à l'époque du XVIe siècle de nos personnages. J'ai aimé croiser nombre de noms connus et me rendre compte que finalement je connaissais assez bien l'époque, ses figures historiques, ses moeurs, sa vie. C'était chouette de les voir dans le creux de la vague avant qu'ils deviennent pour certains les grands noms qu'on connaît ensuite, voire que leur descendance le devienne. N'est-ce pas Monsieur le papa de Richelieu 😉 Mais j'ai également apprécié suivre de quasi inconnus et aller ainsi à la découverte d'une autre strate de la population dans d'autres aventures que celles de la Cour. Ça changeait.

Le revers, c'est que je n'ai pas forcément appris grand-chose, zut, c'était un peu ce que je voulais quand même. Et re-zut, l'intrigue tarde à démarrer (Il faut attendre près de 200 pages sur 500…) et est un peu trop noyée sous le cadre historique, peinant à s'en détacher pour avoir sa propre vie et apporter quelque chose au lecteur. Je me suis sentie dans un entre-deux, avec le plaisir de retrouver une époque et un décor connu, et la déception de ne pas avoir plus ; le plaisir de suivre des personnages un peu à l'écart du pouvoir mais proche tout de même, mais la frustration de ne pas avoir assez de « grande » histoire à mon goût.

Pourtant, j'ai aimé suivre les différents personnages lancés aux trousses du complot monté par de Guise. C'était chouette de suivre des personnages troubles qui jouaient sur différents tableaux, allant même jusqu'à se faire passer pour des espions, le héros, Olivier Hauteville ayant même un petit compte à régler des plus personnels et Cassandre m'offrant un beau personnage féminin, avec un rôle fort. J'ai aimé suivre leurs aventures, leurs recherches, leurs découvertes et partir dans les mécanismes de l'imposition du XVIe, cette société de classes, pleine de privilèges faciles à contourner, dévoyer. J'ai trouvé malin la façon dont l'auteur s'est servi d'un fait avéré pour le coupler à la grande histoire et proposer une dynamique de rivalité encore plus poussée entre le Roi et son rival, sans que ceux-ci entre vraiment en jeu au final, leur nom et leurs lieutenants suffisant, surtout pour de Guise. Ce fut ainsi une plongée dans cette époque par une fenêtre inattendue, pleine de surprise et contée avec rythme et aventure, passion et immersion.

Bonus : J'ai beaucoup aimé les différents mots finaux de l'auteur sur son travail de romancier historique et son entreprise de réhabilitation de certaines figures comme le favori François d'O, en s'appuyant sur le travail des historiens.

Les rapines du duc de Guise fut un bon divertissement mélangeant Histoire et intrigue policière où j'ai apprécié d'avoir un rôle féminin aussi prédominant dans une aventure pleine d'allant et de malice. C'était original d'entrer dans cet épisode sombre de notre histoire par un complot de détournement de fonds qui a l'air si actuel. En revanche, en amatrice de « Grande Histoire », je suis restée sur ma faim car je n'ai rien appris de plus, les Grands Noms étant quand même bien loin et le décor étant assez classique. J'aurais voulu approcher plus près de la couronne. Mais ça, ce sont mes goûts à moi et ça n'enlève rien aux qualités du récit.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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