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Critique de mylena


Un livre que j'avais adoré à la première lecture il y a bien longtemps et que j'avais un peu peur de relire, par crainte d'être déçue. Aucune déception !
Ça débute comme un récit de souvenirs d'enfance ou plutôt d'adolescence, plein de fraîcheur, et au lieu de rester dans les souvenirs ou de partir dans le roman initiatique, ça continue dans une ambiance un peu irréelle, mystérieuse, à mi-chemin entre fantastique et romantique, pour finir en retombant dans la triste réalité plutôt dramatique et la fin des illusions. Tout est très bien dosé, parfaitement maîtrisé et extrêmement bien écrit. Dire que c'était un premier roman, que l'auteur a failli avoir le Goncourt (qui se souvient de Marc Edler ? Bon, il y avait aussi du côté de chez Swann qui était en lice, donc disons que le jury a doublement raté le coche cette année-là!) et qu'il est mort au front l'année suivante !
C'est donc un roman remarquablement réussi sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte, et en même temps un beau roman sur un premier amour, de ceux qui laissent les plus beaux souvenirs.
Je ne sais pas si ce roman est toujours aussi lisible par les jeunes d'aujourd'hui, probablement que oui. Quand j'étais adolescente il n'était pas étiqueté comme roman pour la jeunesse, maintenant si. Il doit y avoir une bonne raison ! C'est vrai qu'il peut être perçu comme passablement romantique, avec un petit goût de suranné dans son vocabulaire et dans certaines situations car la société a évidemment beaucoup changé ! le narrateur, François Seurel est un adolescent calme et posé, fasciné par le grand Meaulnes un peu plus âgé que lui et à qui il voue une admiration et une fidélité sans borne. le grand Meaulnes a tout pour lui, la beauté, l'intelligence, … mais il prend parfois des décisions un peu stupides sur un coup de tête, il est dans une quête perpétuelle d'inaccessible. Et quand il obtient, un peu par hasard et beaucoup grâce à son ami François, ce qu'il cherchait, il se choisit un autre objectif, une nouvelle quête, se comportant de façon immature, à la limite de la lâcheté. Quand à Frantz il a lui aussi un charme ravageur, mais plutôt celui du mauvais garçon, irresponsable, un peu bohémien, qui fait le malheur de ses proches. Les trois personnages masculins peuvent sans trop de peine trouver un équivalent moderne moins romantique. du coup le personnage féminin d'Yvonne qui ne ressemble en rien à une jeune femme actuelle doit lui aussi avoir quelque équivalent, moins éthéré, moins romanesque aussi car moins dépendante financièrement des hommes, sans compter qu'elle aurait bien moins de risque de mourir. Ce personnage devait déjà à l'époque être le moins réaliste, surtout comparé à l'autre personnage féminin, Valentine.
Finalement c'est bien un roman sur le passage de l'adolescence à l'âge adulte, mais construit de façon assez différente des habituels romans de ce type, chacun des personnages masculins porte une facette de l'adolescence, et après des étapes relativement classiques des peines et espoirs adolescents, ils se retrouvent à la fin devant de vrais problèmes d'adultes, très loin du monde féérique après lequel courait le grand Meaulnes. Un des meilleurs premiers romans que j'ai lu !
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