Anna est au chômage et doit faire face à une situation de précarité. Quand elle sort avec ces copines, elle ressent une sorte de fossé dont elle a du mal à expliquer. Un jour, elle regarde autrement une manifestation. Inconsciemment, elle s'introduit à l'intérieure d'une et noue rapidement un lien avec une inconnue. Bien qu'elles reçoivent une bombe lacrymogène, l'expérience en reste positive. La question "Et pourquoi le problème ça serait d'être en colère et pas de ne jamais l'être? ". A partir de là, elle s'engage de plus en plus. Et étonnamment, cela la rapproche de sa grand-mère elle aussi qui a lutté.
Hélène Aldeguer ne propose pas vraiment une critique sociale. Mais plutôt une interrogation sur le rôle que chacun peut jouer pour exprimer son mécontentement et son action concrète dans un collectif. Est-ce qu'il faut accepter que l'on ne peut rien changer car les politiques font toujours ce qu'ils veulent? Mais si tout le monde pensait ça, ne serait-ce pas donner toute autorité à des dirigeants qui ont d'autres d'intérêts et enjeux que les citoyens de base? Qu'elle est la limite entre ce qui est acceptable ou pas? le personnage survole ces sujets. Elle perçoit la notion de lien et de solidarité autrement. Les convictions restent très secondaires. Jusqu'où cela peut aller? Nous ne le saurons pas. La créatrice souligne la présence de la violence policière. Elle est aussi bien dans la stratégie pour casser les défilés, les limiter, les dissoudre. Pour y arriver, les représentants de la loi utilisent aussi bien les coups, les grenades de désencerclement, les flash-balls... L'ouvrage se termine avec une balle en caoutchouc dans l'oeil d'une
manifestante et les slogans "Police assassins!!" raisonne. On sait qu'il y a eu de très nombreux blessés graves lors des manifestations des gilets jaunes dont la perte d'un oeil. Est-ce que la lutte se résume juste à cette dichotomie?