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Citations sur Les Dragori, tome 1 : Drapé dans l'ombre (6)

Je ne perdis pas de temps avant d’ouvrir la cage et d’appeler ma magie. Elle imprégna ma conscience. Je levai les mains vers la fenêtre. Pressé, j’invoquai le vent humide dans la chambre. Je tordis les doigts lentement, il m’écouta et remonta de mon corps à mon visage. Le courant d’air bienvenu lava ce qui restait du voyage, fit disparaître l’odeur sous mes aisselles et nettoya l’huile qui couvrait mes cheveux. Ma tunique ample tournoyait dans le vent qui passait sur chaque centimètre carré de ma peau, terminant le travail pour lequel je l’avais invoqué.

Satisfait, je rattrapai ma magie, sans en laisser une goutte. C’était un risque, que je devais prendre. Ma aurait été horrifiée d’apprendre que j’étais allé au banquet sale et sentant la bouse. Je devais représenter ma famille, même si je brisais les règles pour le faire.
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Deux gardes traînaient une silhouette encapuchonnée. L’étrange elfe était affaissé dans la prise des gardes. Une pointe de cuivre emplit le fond de ma bouche et je grimaçai de dégoût. Un mince filet de sang noir coulait derrière le corps et tachait le sol. Mon inquiétude s’enflamma et brûla jusqu’à la cendre lorsqu’ils me dépassèrent.

Tout le monde s’écarta devant eux. Quelqu’un eut un haut-le-cœur, mais je ne pus me résigner à détacher mes yeux du roi Dalior pour voir de qui il s’agissait. Il continuait à sourire, contrairement à Hadrian dont les sourcils étaient froncés, dont les lèvres pleines étaient pâles. Son dégoût enflamma mes nerfs.

Les gardes s’arrêtèrent devant le roi et lâchèrent le corps comme s’il n’était rien de plus qu’un sac de bouse. Je rentrai les épaules au craquement de ses genoux sur le sol, à son sang qui disparaissait dans le noir du marbre.

Du sang noir. Un Morthi.
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Lorsqu’on m’appela enfin, je me figeai.

— Zacriah Trovirn d’Horith.

Comme je ne bougeais pas, la commandante leva les yeux et répéta mon nom. Petrer chuchota quelque chose à côté de moi et me poussa en avant. Je ne pouvais plus me cacher.

— Avance, marmonna-t-elle en me faisant signe de me dépêcher.

Ma tête me disait d’obéir, mon corps ne réagissait pas.

— C’est une première, on dirait que quelqu’un a le trac.

J’essayai d’ignorer son sarcasme et fis un pas, puis un autre jusqu’à me retrouver devant elle. Elle baissa ses yeux au blanc jauni vers moi. Elle me regarda de bas en haut et fit claquer sa langue.

— Qu’attends-tu ?

— Je… ne peux pas me transformer, bredouillai-je, prisonnier de son regard brûlant.

— Plus fort, gamin.

— Je ne peux pas me transformer, commandante.

Ma réponse la surprit. Puis son visage se tordit et elle lâcha trois aboiements violents. Son rire incita les spectateurs à se joindre à elle.

— Bien sûr que si !
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— Pendant la Grande Guerre, les druides ont manipulé la magie noire pour créer des créatures qui les mèneraient à la victoire. Toutefois, cela se retourna contre eux. Les druides, comme leur créateur, sont les maîtres de la mort, pas de la vie. Pour créer ces bêtes, ils ont utilisé une magie marquée par l’influence de Dalibael, ce qui signifiait que c’était elle qui possédait et contrôlait ces créatures.

Je suivis son doigt arrêté sur un mot qui ressortait plus que tout autre. L’encre en était plus sombre.

Ma voix semblait celle d’un étranger, le mot hésitant dans ma bouche :

— Dragori.
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Hadrian fit rouler ses épaules et étira sa tête de gauche à droite.

Il n’y eut pas d’odeur, pas de fumée, aucun signe que la métamorphose avait commencé. Rien qui se rapprochait de ce dont j’avais l’habitude avec Petrer.

Sa peau ondula des pieds à la tête. Ses mains furent les premières à changer. Ses doigts s’allongèrent, ses ongles s’aiguisèrent jusqu’à devenir pointus comme des griffes. Une ombre se déploya depuis son dos et se figea dans l’air avant de se solidifier. Des ailes : une membrane sombre, parcourue par des marques semblables à des veines que le soleil rendait visibles en contre-jour.
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Je me retournai face à Hadrian. Il passa son pouce chaud sur ma joue, puis sur ma mâchoire, s’arrêta sous mon menton. Je ne pouvais que le regarder dans les yeux, ces yeux magnifiques et dorés, puissants.

En transe, je m’appuyai contre lui et pressai mes lèvres contre les siennes.

Au début, j’étais seul à l’embrasser. Mais bientôt, nous ne fîmes plus qu’un.

Ses lèvres chaudes dansèrent contre les miennes, tirèrent, mordillèrent. Je me donnai à lui, gémissant lorsqu’il enlaça ma taille. Je sentais le verre froid du miroir contre mon dos, mais je ne me plaignais pas. Nous nous pressâmes l’un contre l’autre, nous nous tirâmes l’un vers l’autre, le baiser s’intensifia. Sa langue frôla la mienne, pour voir si je le laisserais entrer.

Il recula, pas de beaucoup, assez pour murmurer :

— Je promets de te protéger…

Des papillons s’envolèrent dans mon ventre et des frissons remontèrent le long de mes bras. Il se cacha dans mon cou et m’embrassa encore et encore. Je penchai la tête sur le côté, pour qu’il se rapproche encore.
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