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Critique de horline


Dans ce premier roman, l'auteur martiniquais Alfred Alexandre accueille le lecteur dans un quartier oublié de Fort de France situé au bord du canal Levassor où échouent toutes les espérances et toutes les promesses de bonheur, un véritable no man's land. Au bord du canal, on suit le quotidien d'un monde désenchanté, à travers l'itinéraire de cinq jeunes gens qui marchent à l'aveuglette, désoeuvrés, dérivant au fond du canal.
Il en ressort un fort sentiment de désillusion, comme si tout était condamné. Ils mènent une vie qui fait avorter tout espoir de vie meilleure, ce sont des vies d'errance et de vagabondage où la raison est fragile et la lassitude dangereuse. Ils vivotent au milieu de la crasse, « le caillou », l'alcool et la violence comme s'ils étaient embourbés dans les eaux sales du canal.
Oui, tout le roman est construit dans ce périmètre étriqué bordé par le canal, « le tunnel » et l'ancien hôpital, un territoire en marge de la ville et de la société qui retient prisonniers ses habitants et ceux de l'extérieur qui s'y aventurent.
Pas de trame fracassante mais une écriture urbaine et une puissance d'évocation de la narration qui offrent à ce récit une belle dimension littéraire. le talent d'Alfred Alexandre est là : proposer un récit « vide » d'action mais savamment structuré par un regard libre, percutant et impertinent.

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