AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de germ1tor


J'ai entamé une gageure depuis quelques temps : essayer – je dis bien essayer - de comprendre l'âme russe et ce qui constituent les ressorts du peuple russe.
C'est dans cet état d'esprit que j'ai entrepris la lecture de « la fin de l'homme rouge ».

Ce n'est pas un roman, c'est plutôt un recueil d'interview, de chroniques qui nous font percer l'histoire russe à travers les témoignages de nombreuses personnes, hommes ou femmes, aux origines diverses, mais majoritairement russes. Certains ont vécus l'époque stalinienne, d'autres non.
L'usage de cette forme narrative est quelque peu déroutante au début, mais elle permet de reprendre son souffle et ses esprits après chaque témoignage : c'est dur, brut, violent et quelque fois aux limites du supportable.
On assiste à la chute du communisme et de ses idéaux. L'amour de la patrie a été trahi pour certains. Pour d'autres a soufflé le vent de la liberté. Mais de façon éphémère.
Que reste-t-il après cette révolution sans coup de feu ? L'argent roi, les jeans, chewing-gum et Mc Do.
C'est aussi la chute d'un empire. L'URSS. La perte des pays satellites qui rentrent en conflit et chassent les Russes. Ainsi sont abordés, sous un angle nouveau pour moi-autre que géopolitique, les conflits Azerbaïdjan-Arménie, Géorgie-Abkhazie.
Si on doit rechercher un dénominateur commun à toute cette suite d'évènements et de chroniques rapportées, je mentionnerais le goût du sacrifice. le sacrifice pouvant prendre plusieurs causes : la Russie, la patrie URSS, le communisme, le socialisme, le leader, le chef, le petit père du peuple : “Mener d'une main de fer l'humanité vers le bonheur”
Le poids de l'éducation reçue est considérable : le peuple est éduqué, “Fiers de nos livres”.

Mais aussi et surtout le sacrifice de soi : le recueil cite un grand nombre de cas de suicides, ceci à tous âges et à toutes époques.
La mort est omniprésente, elle est connue de tous et toutes. Des enfants surtout.
C'est peut-être le prix du romantisme.

C'est un peuple nourri de souffrance.
“Je n'en finis pas d'explorer les cercles de la souffrance” Svetlana Alexievitch

Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}