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Critique de beatriceferon


Mark Alizart est un philosophe qui s'intéresse au sacré, mais aussi aux chiens ! Il leur consacre donc un petit essai dans lequel il va examiner comment ces animaux qui « savent vivre de restes, et même de restes de restes, (…) dorment n'importe où et n'importe comment, s'adaptent à tous les environnements (…) [et] souffrent en silence » ont développé un grand « sens de la joie ». C'est du moins la thèse qu'il pose en introduction. Mais son étude va envisager bien d'autres aspects touchant nos compagnons à quatre pattes.
L'auteur évoque des expressions du langage courant qui prouvent que cet animal n'a pas toujours connu les coussins moelleux et la pâtée quotidienne. En effet, ne parle-t-on pas d'une « vie de chien », d'un « temps de chien » et, finalement, ne dit-on pas « mourir comme un chien », ce qui laisse à penser que les pauvres ont été mal lotis tout au long l'histoire . Comment donc est-il possible qu'ils aient pu concevoir pour « leur destin une sorte de détachement, une forme de joie » ?
A l'origine de la domestication de ces « loups un peu moins féroces, un peu plus maigrichons ou un peu plus peureux, il y a d'abord la chasse, les humains les ont mangés (certains le font hélas encore) avant de les attirer et devenir leurs maîtres. « Ils ont été enfermés, dressés, battus ». Pourquoi donc, dans ces conditions, sont-ils si attachés à leurs bourreaux ? le chien « doit être un animal parfaitement idiot pour être aussi gai malgré tant de vexations. » Mais cette bêtise n'est, bien sûr, qu'apparente.
L'auteur va examiner la manière dont on traite le chien dans la littérature, les religions, l'art. J'ai beaucoup aimé découvrir des oeuvres que je ne connaissais pas ou les regarder avec plus d'attention, à la lumière des explications de Mark Alizart.
J'ai appris énormément de choses grâce à son ouvrage, par exemple la description qu'il fait des constellations en lien avec la mythologie, car ce sujet m'intéresse beaucoup. J'ai aussi aimé voyager. Ainsi, j'avais déjà vu les étranges chiens nus qu'on appelle xoloitzcuintles, mais j'ignorais que ce nom leur venait d'un dieu aztèque, Xolotl. J'avais remarqué, à l'entrée des temples bouddhistes, deux chiens dont « l'un a la bouche fermée (…) l'autre la bouche ouverte ». A présent, je sais pourquoi et ce qu'ils représentent.
Cette première partie m'a donc paru fort intéressante. Mais, moi qui ne suis pas une grande lectrice d'essais, j'ai eu plus de difficultés avec la seconde, plus absconse. Je trouvais que l'auteur y faisait étalage d'une érudition (qu'il n'étayait pas en citant ses sources, car j'aurais aimé en savoir un peu plus) parfois exagérée et qui me paraissait un peu tirée par les cheveux. Son interprétation du mythe de Saint Christophe, de celui d'Oedipe, l'explication du rire déclenché chez la déesse Déméter par une femme nommée Baubô, tout cela me laisse perplexe.
Certains passages m'ont paru obscurs et donc ennuyeux, mais sans doute parce qu'ils dépassent mes capacités de compréhension.
En revanche, il y en avait de très nombreux que j'ai trouvés parlants, instructifs, correspondant bien à ce que j'ai expérimenté avec mes propres compagnons, comme le fait qu'ils soient capables de suivre nos mouvements oculaires ou la peine qu'on ressent lorsqu'on les perd.
Mark Alizart décrit les chiens comme « naturellement (…) fraternels avec les autres animaux. On voit bien qu'il ne connaît pas ma chienne Philobée, affreusement jalouse et qui grogne dès qu'on manifeste de l'attention aux chats ou à Gitane (mon autre chienne) !
Mon avis face à cet essai sera donc mitigé, ce qui ne m'empêche pas de remercier vivement Babelio avec l'opération Masse critique ainsi que les éditions PUF qui m'ont permis de découvrir un ouvrage vers lequel je ne serais sans doute pas allée de mon propre chef.
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