Si c'était Fantomas ?

- Et de la sorte, on tend une embuscade ! On prétend me prendre au piège !...concluait Jérôme Fandor.
Eh bien ! mais cela va ?...Mes affaires s'arrangent ?
Du côté du port, rive droite, il vaut mieux que je n'aille pas flâner ! L'église, d'autre part me paraît un territoire dangereux !
Évidemment, je serais mal reçu si je me présentais à la poste !
Voilà maintenant que la place Napoléon me devient périlleuse !
Hum...
Cherbourg m'a l'air de se rapetisser singulièrement pour moi !....

Les voyageurs dormaient. L'omnibus continuait sa course à travers la campagne normande. Lisieux...Caen...Aux environs de Valognes, alors que déjà l'air plus frais, plus âpre, faisait deviner la mer proche, une certaine agitation recommença dans les wagons du train :
- Pas malheureux qu'on arrive ! protestaient des voix. Vivement Cherbourg !
Avec ça qu'il doit faire un temps...
Aux vitres empoussiérées de charbon la pluie ruisselait, en effet, plaqués de rafales subites...Un petit crachin comme disent les marins, qui ne suffit pas même à apaiser la brise et qui est bien la caractéristique de ce climat du Cotentin, doux, pluvieux, venteux aussi....

Tandis qu'il s'efforçait de plaisanter, mais avec quelque peine, car son trouble étai visible, Jérôme Fandor atteignait la fort jolie église qui se trouve à Cherbourg, tout près de la rade, là où les hydravions du centre maritime semblent de grands oiseaux de rêve, posés sur les flots bleus de la mer....

Tout joyeux, en compagnie d'Hélène, il arrivait à Cherbourg...Oui, il se rappelait cela nettement...L'hôtel du casino...Sa grande cour....La chambre donnant sur la mer et, par delà les bâtiments de la gare maritime, la forêt des mâts....