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Critique de Belem


Henri Alleg est décédé le 17 juillet 2013. Il faut (re-)lire « La question », celle de la torture pratiquée par l'armée française en Algérie. Bref rappel des faits : la France ne veut pour rien au monde perdre ses colonies. En 1954, elle « perd » néanmoins l'Indochine, alors, pas question de perdre l'Algérie. Au 1er novembre commencent les « opérations de maintien de l'ordre », terrible euphémisme employé par le gouvernement français pour ne pas dire le gros mot de « guerre ». En 1955, le quotidien Alger-Républicain est interdit, car non, tous les « pieds-noirs », les français d'Algérie, ne sont pas pour l'escalade de la violence contre les nationalistes algériens. Henri Alleg, directeur de ce journal, continue son combat dans la clandestinité. Il est communiste. le 12 juin 1957, il est arrêté par les parachutistes au domicile du mathématicien Maurice Audin, lui-même incarcéré et qui mourra sous la torture. Commence alors le calvaire d'Henri Alleg, qui subira durant plus d'un mois “ la question ”. de jeunes appelés assistent parfois aux séances de tortures, admirent le courage du supplicié, mais ne parviennent pas à s'opposer à leurs supérieurs. Transféré dans un autre camp puis une prison, motivé par ses avocats, Alleg, encore incarcéré, va réussir à écrire ce témoignage et à le faire publier. Ce livre va déclencher une prise de conscience dans l'opinion publique : l'État français, cette bande d'hommes armés, utilise massivement la torture en Algérie. (Et à un niveau tel que les officiers français partiront exporter leur « savoir-faire » aux USA et auprès des dictatures d'Amérique latine). Un livre, une question, qu'on doit garder à l'esprit lorsque notre attention se relâche et que l'on croit vivre dans un État bienveillant/débonnaire et sans dangerosité.
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