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Critique de Tu_vas_voir_ce_que_tu_vas_lire


Née dans l'Amérique blanche des laissés pour compte, Dorothy Allison a nommé son premier recueil de textes ""Trash"" - traduisible par “cassos” en français - pour transformer l'insulte en fierté, comme elle l'a fait auparavant avec le mot “gouine”.
Dans ces quinze nouvelles, elle raconte son enfance dans une famille marquée par la grande pauvreté et l'inceste. Elle fait le portrait d'hommes alcooliques et violents, de femmes “difficiles, complexes, en colère, avec des natures secrètes et imprévisibles”, et retranscrit l'atmosphère si particulière du sud des Etats-Unis, évoquée par le passé par Flannery O'Connor ou William Faulkner. Elle évoque également, par traits, la manière dont le lesbianisme l'a amenée loin de la violence de son milieu d'origine et lui a permis de se réinventer.
Si l'autobiographie occupe une place importante dans les récits de Dorothy Allison, la frontière avec la fiction n'est jamais claire, et cela importe peu quand les textes sont aussi forts. Libre à chacun de se laisser emporter par ces histoires de fantômes, de morsures de singes ou d'amours interdits. Comme bell hooks dans le domaine des sciences sociales, Dorothy Allison porte une voix singulière dans le paysage littéraire, celle des lesbiennes issues des franges de l'Amérique les plus pauvres. Il aura fallu plus de trente ans pour que Trash soit traduit en France grâce à la collection Sorcières des éditions Cambourakis.
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