Il a pris son plus gros chevalet, trois tubes de peinture seulement (un bleu, un blanc et un noir), une très grosse brosse pour prendre la vague de vitesse et encore quelques pinceaux pour apprivoiser l'écume.
La mer n'est jamais aussi belle que lorsqu'elle nous montre que nous sommes tout petits et que même ceux qui se croient très grands, très importants, et qui jouent aux hommes très sérieux et très graves redeviennent, face à elle, les fragiles petits enfants qu'ils sont en fait.
Et puis, le Petit Peintre ne va jamais à la mer pour prendre des couleurs. Il n'a pas besoin d'aller les voler au soleil : c'est lui qui les transporte et qui donne la lumière au monde.
Quand le Petit Peintre va à la mer, c'est pour piéger la lumière.
Le monde était multicolore, plus beau que dans ses rêves les plus fous...
Il ne savait où il allait, ni ce qu'il découvrirait vraiment dans le sillage de la brise, dans cette dérive rêveuse des vagues. Mais il savait que ce que l'on rencontre de plus important est toujours inattendu.