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Critique de Meps


Meps
30 décembre 2021
L'Argentine est un pays qui a été particulièrement touché par la dictature. L'association des mères de la place de Mai s'est rendue célèbre pour son combat pour retrouver les enfants disparus de 1976 à 1983. Les mères viennent demander des comptes y compris au régime actuel pour savoir ce que l'état a pu faire de leurs fils et leurs filles.
Selva Almada a pu vivre une bonne partie de sa jeunesse hors de cette dictature puisqu'elle avait 10 ans en 1983. Mais c'est à 13 ans qu'elle va être confrontée à des événements qui continuent à endeuiller les familles même une fois la dictature finie : les féminicides et disparitions de jeunes filles.

L'auteure enquête principalement sur trois meurtres dont elle a eu connaissance à un âge où elle aurait pu elle-même être concernée. Elle y mêle ses histoires de famille, des anecdotes glanées au fil des rencontres, d'autres faits divers pour illustrer certains de ses propos. Elle dresse le portrait d'une Argentine encore très machiste, où beaucoup d'hommes ont encore du mal à admettre qu'ils doivent contrôler leurs pulsions. Certains espoirs émergent au fil des pages avec des portraits de jeunes femmes refusant de se laisser faire, surtout à l'époque plus récente.

Les passages où la narratrice enquête et rencontrent les familles sont plutôt immersifs, même si l'absence de certitude jusqu'au bout reste frustrante. C'est plutôt dans l'accumulation des références courtes à d'autres faits divers que le récit perd peut-être de sa force même si on comprend la volonté de montrer la multitude des histoires qui se cachent derrière lez 3 victimes mises en avant. On sent l'auteur hésiter entre un récit romancé où elle excelle et une volonté d'exigence de vérité journalistique où elle se perd parfois.

Reste l'hommage rendu à ses guerrières tombées sur le front du combat des femmes pour exister et se libérer de la peur que leur impose une société encore trop compréhensive face aux pulsions masculines.
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