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Critique de horline


Ce petit opus de cent soixante-quatre pages avait a priori tout pour me séduire : la remontée aux sources d'une légende amérindienne de femmes guerrières vivant loin des hommes dans la région la plus isolée de la forêt amazonienne, au bord du lac au doux nom de Miroir de la Lune. L'ouverture du récit sur la rencontre furtive avec les Conquistadors espagnols en 1542 fait indubitablement naitre de la curiosité en entourant cette tribu d'une note de mystère.

Mais ce qui s'annonçait comme un récit anthropologique ou une enquête journaliste est de dimension beaucoup plus modeste, les paroles recueillies le long de l'Amazone n'obéissant pas à une conception mémorielle pour tenter de reconstituer le passé. Nina Almberg préfère explorer les potentialités et la vigueur de cette histoire dans le présent. Réaliser une sorte d'inventaire pour en sonder l'héritage.
Les entretiens assez brefs laissent espérer entrevoir des révélations, des éclaircissements mais ils contribuent qu'à entretenir l'épaisseur de cette énigme. D'abord parce que le mythe a pris la poussière, il apparaît sous forme d'échos presque antiques d'une société ancestrale enfouie dont la seule trace tangible est des artéfacts amérindiens en forme de grenouille nommés Muiraquitas. Aussi parce que l'investigation de terrain ne répond pas à mes attentes de lectrice : ça manque cruellement de facture à mon goût, avec une écriture rudimentaire l'auteure s'efface totalement derrière des confidences auxquelles se greffent très peu d'éléments narratifs. C'est frustrant pour quelqu'un qui considère que l'écriture, comme la transmission orale par ailleurs, passe par l'acte de raconter, par la nécessité de solliciter l'imaginaire pour déterminer l'enracinement de cette légende sur le territoire. Ou, lorsqu'il y a difficulté à rendre fructueux le témoignage oral, de tenter une approche analytique, mais l'ensemble n'apparaît pas dans une structure argumentative bien définie. La hiérarchisation des interviews et la volonté d'orienter le regard ne suffisent pas à donner du poids à ce bouquin bien mince.
Ça se lit vite et aisément mais il ne subsistera guère de trace de ce bouquin dans ma mémoire, si ce n'est celle de l'apparition comme un mirage de cette tribu de femmes appelée les Icamiabas.
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