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Nina Almberg (Autre)
EAN : 9782490579716
192 pages
Hors d Atteinte (07/01/2021)
3.91/5   17 notes
Résumé :
Je les revoisdans la brume épaisse de l'aube, pendant la saison des pluies. Ce n'étaient que des femmes. Elles arrivaient silencieusement dans une longue pirogue de bois et accostaient un peu à l'écart de l'embarcadère. Deux ou trois rameuses restaient dans le bateau pendant qu'une dizaine d'autres descendaient sur la terre ferme. Elles étaient toutes nues, la peau presque noire avec des reflets rouges, leurs longs cheveux couvrant leurs parties intimes. Elles se pr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce petit opus de cent soixante-quatre pages avait a priori tout pour me séduire : la remontée aux sources d'une légende amérindienne de femmes guerrières vivant loin des hommes dans la région la plus isolée de la forêt amazonienne, au bord du lac au doux nom de Miroir de la Lune. L'ouverture du récit sur la rencontre furtive avec les Conquistadors espagnols en 1542 fait indubitablement naitre de la curiosité en entourant cette tribu d'une note de mystère.

Mais ce qui s'annonçait comme un récit anthropologique ou une enquête journaliste est de dimension beaucoup plus modeste, les paroles recueillies le long de l'Amazone n'obéissant pas à une conception mémorielle pour tenter de reconstituer le passé. Nina Almberg préfère explorer les potentialités et la vigueur de cette histoire dans le présent. Réaliser une sorte d'inventaire pour en sonder l'héritage.
Les entretiens assez brefs laissent espérer entrevoir des révélations, des éclaircissements mais ils contribuent qu'à entretenir l'épaisseur de cette énigme. D'abord parce que le mythe a pris la poussière, il apparaît sous forme d'échos presque antiques d'une société ancestrale enfouie dont la seule trace tangible est des artéfacts amérindiens en forme de grenouille nommés Muiraquitas. Aussi parce que l'investigation de terrain ne répond pas à mes attentes de lectrice : ça manque cruellement de facture à mon goût, avec une écriture rudimentaire l'auteure s'efface totalement derrière des confidences auxquelles se greffent très peu d'éléments narratifs. C'est frustrant pour quelqu'un qui considère que l'écriture, comme la transmission orale par ailleurs, passe par l'acte de raconter, par la nécessité de solliciter l'imaginaire pour déterminer l'enracinement de cette légende sur le territoire. Ou, lorsqu'il y a difficulté à rendre fructueux le témoignage oral, de tenter une approche analytique, mais l'ensemble n'apparaît pas dans une structure argumentative bien définie. La hiérarchisation des interviews et la volonté d'orienter le regard ne suffisent pas à donner du poids à ce bouquin bien mince.
Ça se lit vite et aisément mais il ne subsistera guère de trace de ce bouquin dans ma mémoire, si ce n'est celle de l'apparition comme un mirage de cette tribu de femmes appelée les Icamiabas.
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C'est d'abord le titre qui m'a attiré. Qui est donc cette mystérieuse amazone? Je n'ai pas été déçue. J'ai découvert un étonnant récit haut en couleurs raconté à plusieurs voix et qui nous fait voyager au nord du Brésil aux confins de la forêt amazonienne. le livre s'ouvre sur une photo en noir et blanc pleine page qui nous plonge dans l'ambiance: trois personnes dans une pirogue naviguent sur un fleuve, en arrière-plan une forêt dense et profonde. Pour moi, les Amazones ont toujours été associées à la mythologie grecque. Ces redoutables guerrières, qui n'hésitaient pas à se couper un sein pour être plus habiles à manier l'arc, vivaient sans hommes au sein d'une communauté matriarcale. Mais ce n'est pas de ces Amazones dont il est question dans ce livre, même si évidemment tout est lié. Il s'agit ici des Icamiabas, un peuple de femmes qui vivait entre elles dans des villages au bord du fleuve à l'écart des hommes. Elles n'avaient de contact avec eux que pour assurer la lignée et tomber enceinte. Elles ne gardaient alors à la naissance que les filles, laissant les garçons à leur géniteur. À ceux qui leur avaient donné une fille, elles offraient un étrange petit bijou appelé muiraquitã, un pendentif souvent en forme de grenouille taillé dans une pierre de jade ou de néphrite. Aujourd'hui, on ne sait plus bien ce qui relève de l'histoire ou du mythe. Mêmes les dernières traces de leur existence tendent à disparaître. Et pourtant demeure, à travers les voix réelles ou imaginaires, souvenirs ou rêves, de brésiliennes et de brésiliens, le fantasme de ces femmes inspirantes qui nourrit l'image d'une Femme indépendante puissante et courageuse. Une belle découverte.

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Merci aux éditions Hors d'Atteinte et à Babelio pour l'envoi de ce livre lors d'une édition Masse Critique.
Quelle magnifique découverte que ce récit pluriel autour de la légende des Amazones. Peuple de femmes ayant vécu dans les profondeurs des forêts amazoniennes, guerrières, vivant sans hommes. Elles auraient attaqué un groupe de Conquistador sur l'Amazone au XVIème siècle, récit écrit par un missionnaire dominicain, Gaspar de Carjaval. A partir de cette légende, le livre va nous offrir des courts témoignages de personnes ayant de près ou de loin un rapport avec cette légenre. Des témoignages féministes du pouvoir de cette tribu de femmes, des témoignages émouvants sur des rencontres significatives, des témoignages historiques sur les preuves de leurs existences. Bref une myriade de récits qui nous font voyager au coeur d'une légende qui résonne encore dans le coeur de l'Amazonie.
Très belle découverte que ce livre écrit par Nina Almberg dont la plume est parfaite pour rendre ces histoires touchantes et authentiques.
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Avant cette lecture j'ai toujours pensé que les Amazones étaient grecques. J'ai adoré ce livre et tous les témoignages qu'il propose, c'était très intéressant. J'ai aimé lire la version de chacun sur cette légende.
Le livre est très bien écrit et ce lit très bien. Clairement ça change de mon style de lecture habituelle mais je suis contente de l'avoir découvert.
Quand à moi, je ne sais toujours pas, en ce qui concerne ce peuple de femmes guerrières, où commence la réalité et où fini la légende. Mais je dirais bien que j'ai envi d'y croire, de croire qu'il a été possible pour des femmes de prendre leur indépendance et de s'affranchir des hommes. Quand à savoir si ce peuple existe toujours, pourquoi pas ? Ca me plairait et je trouve ça vraiment chouette.
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Ce livre m'a transportée des années en arrière, j'avais dans les 10 ans, et l'histoire de Jaci ou la naissance de la lune m'avait tiré des larmes… petite paulista, je faisais connaissance avec la nature brésilienne en même temps que les Contes d'Amazonie de Huguette Perol.

En entamant ces récits oniriques entrelacés autour de la légende des amazones, je m'y suis d'abord fondue comme dans un conte pour adultes… pour réaliser un peu plus tard qu'il s'agissait d'un travail de journaliste, magnifiquement écrit.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Moi qui ne suis pas de Belém, je ne connaissais pas les Icamiabas. Ce sont des filles de la "batucada" qui m'ont parlé d'elles. Ces femmes vivaient seules, sans homme, dans la forêt. C'étaient des Amérindiennes. Elles avaient passé des accords avec des hommes d'autres tribus pour qu'ils fassent l'amour ensemble. Le reste du temps, elles n'avaient pas besoin d'eux. Ils gardaient les garçons et elles, les filles. Elles les élevaient et leur apprenaient à chasser, à construire des pirogues et à choisir les fruits de la forêt. Elles étaient puissantes et respectées. C'étaient aussi des guerrières. Il parait qu'elles ont attaqué les premiers conquistadors qui se sont aventurés jusqu'à elles, au XVIe siècle.
Avant chaque répétition de "batucada", avant chaque manifestation, nous invoquons l'esprit des Icamiabas, les Amérindiennes invaincues. On se sent leurs arrière-petites-filles.
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C'est impressionnant , la quantité de vestiges que l'eau peut charrier. J'avais commencé à y faire attention précisément à cette époque. Je commençais à posséder une belle collection de vieux fragments de céramique. Ils n'ont pas tous la même provenance: certains sont d'origine amérindienne, d'autres, peints en bleu et souvent ornés de motifs fleuris, ont fait le voyage depuis l'Europe avec des missionnaires portugais. Comme tous les habitants de Faro et de centaines d'autres villages amazoniens, je suis aussi le fruit de cette histoire qui fait que des fragments de poterie si différents se retrouvent mélangés au même endroit.
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Les Icamiabas sont avec moi, tout le temps. Pas physiquement, je ne les connais pas personnellement. C'est parce que je ne vais plus dans la forêt, je reste en ville. Mais elles sont avec moi dans ma tête. Elles m'accompagnent. Depuis bien longtemps, je me suis placée sous leur protection. Je les invoque quand je ne vais pas bien. Elles rient quand je danse. Je les chéris. Elles sont nos mères et nos gardiennes.
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