Quant à Nicolas Sarkozy, le début de sa présidence a montré sa proximité avec plusieurs très grandes fortunes. Le soir de sa victoire, en effet, parmi les invités du Fouquet’s se trouvaient Bernard Arnault, la première fortune française, Paul Desmarais, la première fortune du Canada, Albert Frère, deuxième fortune de Belgique, sans oublier Jean-Claude Decaux, géant de l’affichage mondiale, ou l’hôtelier Dominique Desseigne. Quelques jours plus tard, c’est sur le yacht de son ami le milliardaire Vincent Bolloré qu’il part se reposer. Par ailleurs, son cabinet d’avocats avait réglé la succession des Dassault. Quant à Arnaud Lagardère et à Martin Bouygues, ce sont des amis si proches qu’il évoque avec eux des liens « fraternels ». Rares sont les présidents qui ont manifesté si ouvertement leurs liens avec les grandes fortunes. La politique de Nicolas Sarkozy n’en a pas moins eu des aspects populaires, avec notamment la défiscalisation des heures supplémentaires.
Plus habile, Margarita [Louis-Dreyfus] a compris que la discrétion et les œuvres de bienfaisance étaient plus sûres pour assurer la pérennité de son statut. Avec la Fondation Louis-Dreyfus, elle a développé des programmes de lutte contre la faim et d’entraide internationale. Elle aussi croit beaucoup à l’éducation pour combattre les travers de notre monde. Une façon d’afficher que sa propre formation dans un monde aujourd’hui disparu [l’URSS] lui a laissé des valeurs de solidarité et une attention pour ceux qui, comme elle dans son enfance, n’ont pas connu l’opulence.