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Critique de Diabolau


La trajectoire saccadée de trois jeunes êtres hors-normes que la vie n'a pas gâtés : un SDF unijambiste qui s'est enfui d'un orphelinat, un travailleur pauvre vivant dans sa voiture et souffrant d'une maladie génétique, l'albinisme, par ailleurs ancienne victime de pédophilie, et une lycéenne surdouée mais méprisée et même haïe par sa propre mère qui "l'élève" seule. Autant dire que leur histoire chargée ne les prédisposait pas à être dans la norme.
Entre les bars glauques et les ruelles sordides de Montmartre, l'errance de ces trois laissés-pour-compte, décrite avec des mots à la fois justes et viscéraux, sonne terriblement vraie. Vu le milieu dans lequel on évolue, quelques scènes trash sont inévitables et assumées sans jamais sombrer dans le voyeurisme.
Si j'avais deux tout petits reproches à faire, ce serait peut-être une vision un tantinet trop négative des institutions (les éducs de la DDASS sont des brutes et des violeurs, les enseignants de l'Éducation Nationale sont tous aussi nuls les uns que les autres. Bon sang, heureusement qu'ils ne sont pas tous comme ça en vrai !), et le style qui bascule un peu brutalement dans le trop familier à trois chapitres de la fin, au point que l'auteure en oublie les négations même dans la narration, ce à quoi on n'avait pas été habitué jusqu'alors.
Pour le reste, c'est un sans faute. À la fois beau et moche, sans concessions, avec quelques uppercuts à vous décrocher le menton.
Si, comme le dit la 4ème de couverture, le roman ne sombre jamais dans le misérabilisme, en revanche il trempe bien dans la misère, et la plus noire de toutes, dressant un portrait bien peu reluisant de notre société, et de la façon dont elle s'occupe de ses jeunes, bien souvent.
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