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Critique de Heval


Ma voix, dissonante, paraîtra pour beaucoup sévère car loin des éloges dithyrambiques publiées sur le réseau. Elle voit dans une histoire décrite comme passionnante une histoire insipide; dans une femme décrite comme merveilleuse un personnage banal; dans un roman présenté comme un bijou une pierre mal polie. Elle voit dans un roman couronné de succès une mollesse, une paresse, un raté. Vous l'aurez saisi, je n'ai pas été satisfaite par ma lecture. Elle fut longue pour moi. Elle fut ennuyante, assommante, rasante. Elle fut laborieuse. C'est qu'il n'y avait rien pour attiser mes sens ici, rien pour nourrir ma curiosité, rien pour éblouir mes pensées. Tout était fade, terne, morne. Tout était insipide. Mon mari m'a demandé ce qu'il manquait à ce roman pour me plaire. Une ossature, j'ai répondu. Une solidité. Une puissance. Une force. Une intelligence. Il lui manque la fermeté de la poigne. Il lui manque la puissance du coup de poing asséné. Il lui manque l'intransigeance de la plume assurée. Il lui manque une vigueur. Madame Hayat est un roman, pour moi, trop léger, trop mou. Les personnages m'ont agacé car faussement sulfureux, leurs relations m'ont endormi car faussement passionnées, leurs questions existentielles m'ont assommé car criantes de banalité et leurs débats sur la littérature m'ont ennuyé car pédantes à la fin. Tout a sonné faux à mes yeux. Tout était mal ficelé, mal agencé. C'était surfait. Quand les autres ont vu de l'or, j'ai vu moi du contrefait. Seul le décor m'a plu dans ce roman. Seul sa façon de raconter le régime kafkaïen m'a intéressé. C'est la peur qui s'infiltre dans les pores, qui paralyse et qui noie les individus dans un monde dirigé par l'absurde. C'est un monde qui ne peut se libérer qu'en empruntant la voie littéraire car elle seule abat les frontières, détruit les murs, arrache les barbelés. Elle seule donne du sens à un monde déraisonné. Quand le monde réel souffre de ses impasses, la littérature permet de s'en échapper. Prudence, toutefois. Il faut savoir la quitter pour revenir se confronter à la réalité. En bref, le décor est réussit mais il ne suffit pas à contenter car l'histoire qu'il sert est dépourvu d'intérêt.
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