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Critique de Marie-Nel


Je ne vais pas trop revenir sur l'histoire, le résumé le fait déjà, et ce serait vraiment trop dommage de tout dévoiler. Tout ce qu'il faut savoir d'important, c'est que l'histoire se passe en 2025, le monde que l'on connait actuellement a changé. La place des Intelligences Artificielles est de plus en plus importante, elles remplacent de plus en plus les humains dans des domaines variés. Les gens possèdent tous une tablette, la KB7, qui leur permet de tout faire avec, d'avoir accès à plein de renseignements, ils ne peuvent plus s'en passer. Dans ce contexte hyper évolué, les musiciens ont de plus en plus de mal à survivre, ils sont tous peu à peu remplacés par les IA, dans les bars, les clubs, les concerts, les spectacles de rue. Un groupe de Jazz formé de six amis se rebelle et refuse cette disparition progressive. Ils vont participer à un concours organisé par la mairie de la Nouvelle-Orléans où ils seront confrontés à des IA, afin de déterminer si les groupes de musiciens humains peuvent continuer à jouer de la musique. Un enjeu de taille pour ces amis qui veulent perdurer leur façon de vivre.

J'ai trouvé l'histoire très originale, et tellement d'actualité, quand on voit déjà à notre époque actuelle, la place que peut prendre le numérique par rapport à l'humain. Et ce serait terrible pour les artistes s'ils ne pouvaient plus se produire, chanter en public, on perd tout le côté humain, et ce serait vraiment catastrophique un tel monde. On ne peut que se sentir touché par de tels faits de société, et j'espère qu'on en arrivera jamais là.
Je me suis très vite attachée à ces six personnages, certains sont plus marquants que d'autre car ils ont une histoire personnelle un peu plus émouvante. Ils ont tous des personnalités différentes, des âges différents, Joshua, le plus âgé, a passé la cinquantaine. J'ai bien aimé ce mélange des genres et des âges, qui amène une confrontation dans les idées et les points de vue. Chacun a sa façon de voir, chacun décide, mais l'esprit de groupe est toujours là et ils ne perdent pas de vue leur objectif premier qui est de préserver leur musique et aussi leurs instruments, car la maire a eu une idée vraiment trop horrible quad on est musicien. Je vous laisse découvrir ce que c'est, mais franchement, en musicienne moi aussi, je n'aimerais pas que l'on prenne une telle décision...

Le roman, comme je le disais plus haut, est assez court. Et pourtant l'histoire est complète et les faits sont bien exploités. La narration se fait à la troisième personne du singulier, ce n'est pas toujours le choix que je préfère pour ressentir les différents sentiments des personnages, mais je trouve qu'ici, Alicia Alvarez a réussi à très bien dépeindre le caractère de ses héros, leurs différents sentiments. Ce qui fait que je me suis tout de même attaché à certains, et j'ai pu ressentir toutes les émotions qui les traversaient, et vivre tout de même au plus près d'eux.
Le style, quant à lui, est bon, fluide, les chapitres sont courts et cela donne beaucoup de rythme à la lecture. Je me suis très vite retrouvée prise dans l'histoire, dans cette quête des musiciens à sauver leur musique. J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt leurs répétitions, leur façon de travailler, et également leur concert. J'ai trouvé le final très original, franchement, je ne m'attendais pas du tout à ça. Tout cela fait que la lecture s'est faite avec une certaine avidité, j'avais hâte de savoir ce qui allait advenir de ces musiciens. Chaque début de chapitre commence par un titre de chanson de jazz d'un artiste connu, qui à chaque fois, correspond à l'humeur des personnages. J'ai beaucoup aimé les mentions de ces références musicales importantes. Cela m'a donné envie de les écouter à nouveau...
Si je devais trouver un bémol, ce serait peut-être le format trop court, j'aurais aimé parfois que certaines situations soient un peu plus approfondies, qu'on rentre un peu plus en détail dans les sentiments des héros, les interactions qui peuvent se passer entre eux. Mais c'est vraiment histoire de chipoter, car ça ne m'a pas plus gênée que cela. Disons qu'il aurait pu y avoir une cinquantaine de pages de plus, mais le thème essentiel ici était la musique, et trop en rajouter aurait aussi provoqué des répétitions, des redondances qui auraient alourdi la lecture et cela aurait été vraiment dommage.

J'ai beaucoup aimé cette lecture. Il y a également de belles illustrations à l'intérieur réalisées par Richard Deulceux, tout comme la couverture qui est magnifique également. Je suis séduite par la façon de raconter de Alicia Alvarez, ce roman est son premier écrit publié, j'espère qu'il y en aura encore plein d'autres, j'aimerais beaucoup la relire dans une nouvelle histoire.
Je vous recommande sincèrement cette lecture afin de découvrir une nouvelle auteure mais aussi une histoire pas si fantaisiste que cela, une dystopie que j'espère ne jamais voir arriver dans la vie réelle...
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