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Critique de Cigale17


L'histoire commence par un prologue révélateur : dans le camp palestinien où il vit avec sa famille, Zakaria pense à la maison qu'il vient de quitter, maison dans laquelle sa mère fait le ménage depuis des années, celle des Nasr où habite son meilleur ami Idriss. Zakaria est parti rejoindre le camp après une violente dispute avec lui. Et voilà que Zakaria est assassiné par un groupe d'hommes qui vengent la mort de l'un des leurs. Dans ce roman en cinq parties se déroulant à des époques et à des endroits divers, Hala Alyan nous présente la vie compliquée d'une famille disparate et unie malgré tout. Mazna, la mère, est issue d'une famille syrienne assez pauvre. Idriss, le père, vient d'une famille libanaise plutôt aisée. On rencontre les Nasr alors qu'ils ont immigré en Californie. Leurs trois enfants sont adultes. L'aînée, Ava, est marié à Nate, un WASP, et le couple semble traverser une épreuve. Marwan, le cadet, est fou de musique et a créé un petit groupe il y a déjà longtemps, mais il ne réussit pas à percer. Pour vivre, il s'occupe d'un petit restaurant. Harper, sa compagne WASP, est une productrice de musique reconnue. Naj, la benjamine, est retournée vivre à Beyrouth, on comprendra bientôt pourquoi. C'est elle la musicienne douée qui se taille avec Jo, un ami, un joli succès. Mazna veut réunir autour d'elle tout son petit monde. Elle ne décolère pas : Idriss, après la mort de son père, a décidé de vendre la maison de Beyrouth, et ça, il n'en est pas question !
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Le prologue de la ville des incendiaires donne plusieurs clés auxquelles j'aurais dû être plus attentive quand arrive, beaucoup plus loin dans la lecture, le temps des questions. Je vous conseille de prendre quelques notes généalogiques. En effet, si je n'ai pas eu de problème avec le couple Nasr, leurs trois enfants et les deux conjoints, je me suis un peu perdue avec les ascendants et les fratries d'un côté comme de l'autre. La maison de Beyrouth va servir de pivot à l'histoire, d'ancrage ou de repoussoir pour cette famille immigrée, des années 60 à nos jours, et on comprend petit à petit, les motifs qui animent les uns et les autres. Dans la maison de Beyrouth où tous se retrouvent (sauf Nate), les secrets seront dévoilés, volontairement ou non, les rancoeurs, les jalousies, les mensonges se feront jour et on comprendra la duplicité, mais aussi la résilience qu'il a fallu à chacun pour s'accepter, accepter l'autre, pardonner et survivre.
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J'ai aimé ce roman que je trouve pourtant trop touffu, parfois embrouillé. La perception qu'Idriss et Mazna ont de la guerre dans leur jeunesse, la vie qui continue, presque « normale », la violence qui surgit leur donnent évidemment une manière particulière d'appréhender le présent et d'envisager l'avenir. Les passages qui traitent de l'exil, du douloureux sentiment de n'être jamais à sa place, ni dans le pays d'accueil ni dans celui de naissance, de la culpabilité qui accompagne l'assimilation réussie ou comme but à atteindre m'ont particulièrement touchée. Je crois que j'aurais lu ce roman avec plus de plaisir si la taille de la police de caractères ne m'avait obligée à un effort constant…
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Merci à Babelio et aux éditions La Belle Étoile pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
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