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Critique de montmartin


Le climat est de plus en plus aride, la terre de plus en plus sèche, appauvrie, épuisée et trop de bouches à nourrir. Faydé souhaite quitter son village pour aller travailler en ville. Elle pourra ramener de l'argent et aider sa mère Kondem qui vit seule avec ses enfants depuis que son mari Doubla a disparu. Kondem autrefois a aussi travaillé en ville, tombée sous le charme de son patron qui l'avait renvoyée quand il s'était rendu compte de sa grossesse. Kondem a peur pour Faydé, peur que l'histoire se reproduise, car le viol fait partie de la tradition.

Surnommée par la presse camerounaise ‘La voix des sans-voix', Djaïli Amadou Amal nous raconte la vie harassante des domestiques au coeur du sahel, le mépris des coépouses qui les considèrent comme des animaux, le droit de cuissage du maître de la concession. Un roman fort sur la condition des femmes, les traditions ancestrales, la puissance des castes, deux mondes qui se côtoient, mais ne se mélangent jamais, les riches commerçants et ceux qui les servent et obéissent avec le sourire, mais le coeur empli d'une amertume inavouable. Il faut baisser le regard et surtout fermer sa bouche. L'éducation et l'école, seules portes de sortie, un luxe inaccessible pour ces jeunes filles. L'ombre de Boko Haram qui sème la désolation dans les villages, les prises d'otages, on abuse des femmes et des fillettes, on les transforme en objets sexuels ou en bombes humaines pour des attentats, on fait travailler les hommes jusqu'à l'épuisement.

Après ‘Les impatientes' Prix Goncourt des lycéens 2020, entre viol et polygamie, Djaïli Amadou Amal nous offre encore un récit puissant sur les conditions de vie des femmes du sahel avec le portrait émouvant de Faydé.
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