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Critique de Mouche307


"Patience, munyal, face aux épreuves, à la douleur, aux peines." Autant dire que cette patience-là signifie désarroi, déni, renoncement et résignation. Les impatientes du récit seraient donc celles qui ne se résignent pas et qui tentent de ne pas subir les traditions, la place et le rôle social qu'elles leur accordent. Ce sont trois récits qui se suivent et se croisent, ceux de trois femmes peules et musulmanes du nord du Cameroun. Ce roman se lit d'une traite ou presque, tant la plongée dans cet univers est brutale et suffocante. Quel courage, quelle détermination montrent ces femmes face à ce qu'elle sont condamnées à subir ! Elles qui sont toujours présentées comme faibles, inconséquentes et irraisonnées, et sur lesquelles les hommes, leur famille, belle-famille, marâtres, co-épouses ont tous les droits.
Ramla et Hindou, demi-soeurs, mariées sans leur consentement le même jour, condamnées à être enfermées à vie auprès de leurs maris, sauf s'il finit par les répudier et les renvoyer chez leur père. Safira, première co-épouse, mère de six enfants, délaissée par son mari de cinquante ans qui désire une nouvelle femme plus jeune et plus belle après l'avoir remarquée dans la rue.
Chacune porte un destin tragique, écrasée et anéantie par une société contre laquelle elle ne peut rien. Et à les lire, rien ne semble pouvoir les aider tant la culpabilité leur est toujours renvoyée. Même les femmes entre elles se méfient et se méprisent et sont finalement elles aussi impuissantes à se soutenir.
La lecture est plutôt aisée grâce au style de l'auteur, mais le constat dressé est bien sombre et nous semble presque irréel de cruauté et d'absurdité. Un Goncourt des lycéens bien mérité.
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