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- Tu n'as presque pas d'amis, alors prends soin de ceux que tu as. Si tu ne l'invites pas maintenant, tu l'inviteras quand ?
C'est au lycée que je suis tombé amoureux pour la première fois. C'était un amour pur, mais un peu embarrassant, un peu comme un citron confit dans le miel. Les mots qui sortaient de ma bouche étaient doux, mais aussi acides, et amers, me laissant un arrière-goût étrange, indescriptible.
Kanon me regardait d'un air inquiet, mais je ne voulais plus voir son visage dans mon champ de vision, et je la relâchai d'un coup avant de me retourner. Les feux d'artifice continuaient d'exploser dans le ciel, dans de grands bruits sourds qui rappelaient des tambours traditionnels. A chaque détonation, Kanon et moi baignions dans un flash de lumière colorée.
Je devais bien le reconnaître, maintenant.
Je ne voulais pas que Kanon disparaisse.
Ce ne sont pas les études qui vont te faire gagner ta vie, tu sais ?
"Je sais bien que personne ne touchera Kanon tant que je reste à ses côtés. Je le sais. Mais ça veut dire que Kanon ne pourra jamais rien faire sans moi. Alors que le lycée est bientôt fini, et qu'on va chacun suivre notre propre voie, on ne peut pas rester comme ça." # Tôji
Tout ce que je voulais, c’était que tu ne meures pas. Je n’ai jamais souhaité que tu reviennes à la vie.
Au lycée, je ne savais pas ce qu’était l’amour. Je connaissais le terme, bien sûr, et je comprenais d qu’il désignait. Et surtout, qu’on ne pouvait réellement le comprendre que lorsque l’on en faisait l’expérience. Oui, je savais ce qu’était l’ »amour », mais je ne le comprenais pas. Non pas que je pensais en être incapable, mais pour quelqu’un d’aussi peu doué que moi pour les relations sociales, je pensais que je n’en ferai jamais l’expérience de toute ma vie.
J’attrapai sa main. Sa main, si petite, et un peu fraîche, mais à travers laquelle je sentais bien sa présence et la chaleur de son corps.
Les lourds cumulonimbus avaient cédé leur place à un grand ciel bleu, et les cigales s’en donnaient à cœur joie. L’asphalte resplendissait sous le soleil brillant, et je transpirais dès que je mettais le pied dehors.
Sans m’en rendre compte, j’avais appris beaucoup de choses au sujet de Sumeragi. C’était sans doute normal, vu le temps que je passais seul avec elle. On ne se ressemblait pas du tout, mais on s’entendait plutôt bien, apparemment. Au début des vacances d’été, je me rendais compte que, ces derniers mois, on avait passé énormément de temps ensemble.