J'aspire au langage des chemins de rage.
Je veux chanter la trêve de mes fissures. Au nom du poing à lever, prendre la rue avec la main ouverte pour dessiner des points libres. Brûler les portes pour dire beauté de cendre dans l'éclat du verre nouveau. Fuir front nu pour revendiquer soleil.
Là sera mon chant de traversée.
Le ciel des insoumis n’a point de pacte avec la boue.
Le ciel indigné ne rampe pas avec les dos courbés
Ce n’était pas toi. Ce n’était pas ton visage. Sourire mitraillé comme de la grêle émergeant sur la peau. Ce n’étaient pas tes yeux. Mais des regards poussés dans les ruines. Des barres de larmes qui dessinent le chemin des étoiles. Toi, tu sais voir derrière les ombres. Tu sais marcher, tu sais marcher hors de tous ces pas que tracent ce monde mouillé d’indifférence. Ton nom est une prose en tumulte au gré des pages.
hublot d'infinis
et d'ailes déboussolées, je vogue au fil des mondes,
l'imaginaire prompt à l'embrasure des vents
d'ailleurs,
ces fenêtres de chute
chanson de fumée qui parle aux boulevards
enfermés dans les traces,
je salue chaque peau
comme un rêve d'incandescence à l'horizon
des mains
chaque visage me conte un brasier singulier,
pour m'en brûler je révoque le sort des mégots
p.37
tous les pays blessés
ont une place sous ma peau
j'ouvre les yeux
l'espoir est un café rouge
dans mes matins fêlés
je marche
mes pas dessinent mon néant
p.14
ma tête
carnet de vertiges
nu dans les rafales tranchantes
je signe des regards
bousculés par le vide
n'ai de corps que ligne dressée à la déchirure
perds le blues à force de doigts rognés par le clavier
p.10
syntaxe entaillée
je me corrige
dans ma grammaire de sang