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Critique de Pacomeux


LES VARAPPES DES MOTS

Je dois le confesser, je ne connaissais pas Bernard AMY.
La lecture de ce livre de mai 2014 m'a permis de découvrir cet amoureux – que dis-je ce mystique – de la montagne sous toutes ses formes.

Bernard AMY n'est un débutant en matière d'écriture montagnarde. Il a rédigé son premier livre en 1970, soit voici près de 45 ans.
Ces décennies lui ont vraisemblablement permis de progressivement ciseler les mots nécessaires à la description de sa passion, de son art.
Le style est fluide, direct, assez épuré, dépourvu de circonvolutions inutiles ; tout comme une varappe, construite autour de l'essentiel: technique affinée, réflexion initiale, effort physique régulier, économie des forces, concentration et jouissance finale.

Le livre est articulé autour de 5 nouvelles, mettant en action 5 personnages différents en 5 lieux distincts.

La première, « le meilleur grimpeur du monde » met en scène « TRONC FEUILLU » maître-grimpeur japonais. Un « sensei » (celui-qui-sait ; professeur) nippon en la matière. Au cours d'une randonnée alpine, ce dernier relate l'histoire du chinois CHI-CH'ANG qui voulait devenir le meilleur grimpeur du monde.

La seconde, « Genèse » révèle la rencontre avec un vieil homme « tailleur de montagne ». Ce dernier armé de son tablier, son burin et son marteau sculpte la montagne en toute intimité avec cette dernière. Non pas comme aux USA avec les portraits des présidents américains sur le Mont Rushmore. Seulement pour compléter l'oeuvre de la nature. Comme un sacerdoce.

La troisième, « Les Grands Navires » est un conte. Deux alpinistes grimpent tardivement et se font piéger par une tempête. Ils doivent s'élever au dessus d'elle pour y échapper. Là commence la part du rêve. Tels de Grands Navires sur une mer de nuages, l'escadrille des plus hautes montagnes mondiales manoeuvre devant nos alpinistes chevronnés.

La quatrième, « La transgression » raconte la rencontre avec KOWAPI, un indien d'une des réserves indiennes américaines. Désireux d'escalader les tours rocheuses proches du village de KOWAPI, le narrateur est entrainé par ce dernier dans une expérience qui lui permet de transgresser l'interdiction d'escalader les tours rocheuses édictée par la tribu.

La cinquième, « L'échelle de Jacob » relate l'histoire d'un prêtre qui s'est vu accorder comme lieu de retraite, un bel ermitage au pied du mont RAS SAFSAFA. Cent jours de désert et de montagne pour jouir de l'isolement le plus pur. Chaque jour, il doit escalader le mont pour atteindre la croix plantée en son sommet. C'est l'histoire d'une double rencontre : d'abord avec la paroi, puis avec un livre.

Conclusion : au final, nous avons là cinq belles histoires intimes – toutes tournent autour de l'art de la grimpe – un art véritable, au même titre que la musique, la danse ou l'écriture – c'est ce que nous offre Bernard AMY – un écriture verticale avec ses piolets sur le granit des pages de papier

P@comeux - 2014/06 ©
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