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Critique de vlimonov


Pourquoi recommander de lire "Je suis Rio" ?
Parce qu'en vingt-trois courtes nouvelles et deux bandes-dessinée d'auteurs confirmés ou en devenir, ce recueil donne à voir, avec humour, bien souvent, et un talent percutant, mille facettes du Rio de Janeiro qui se dissimule à l'envers de la carte postale touristique à strass, plumes et paillettes qu'il incarne d'ordinaire.
Pas de misérabilisme non plus, mais au travers d'historiettes drôles, mordantes et parfois amères, la peinture de rapports sociaux souvent complexes où les préjugés de classe en dépit de la familiarité et la bonhomie de façade entre riches et pauvres, patrons et employés de maison, resurgissent encore plus cruellement qu'ils ont été hypocritement niés.
On retrouvera donc ici côtoyant des textes de Ferréz, le pape de la nouvelle littérature brésilienne, des petits bijoux tels que, pour n'en citer que quelques-uns, "De l'autre côté de la flaque" de Rodrigo Santos — qui nous narre les affres d'un amoureux transi qui n'a de cesse de démythifier Rio aux yeux de sa belle sans percevoir la fascination de cette dernière pour celle-ci—, "Presque de la famille" de Joana Ribeiro, où la froideur et la cruauté des rapports ancillaires éclatent dès que le vernis craque, "Rio de Janeiro/New York", récit bien balancé des mésaventures d'un danseur de passinho en partance pour la Grosse Pomme, "La casserole, c'est chic !", texte d'une ironie bien trempée de Claudia Tajes, "Uniforme" de Raquel de Oliveira qui relate le chemin de croix d'une femme de ménage quadragénaire et replète qui afin de devenir institutrice reprend ses études et se voit imposer le même uniforme que ses condisciples adolescentes, à savoir chemisier blanc, jupette, chaussettes blanches et mocassins noirs, "Le Rio de Janeiro que j'ai appris à détester", petite bande-dessinée drolatique où André Diniz s'évertue à faire tomber de son piédestal le Rio que les Européens fantasment, ou bien encore "Super-Carioca" de Paula Anacaona, nouvelle à la lecture de laquelle on cerne mieux les angoisses existentielles de la gent féminine de Rio.
En clair, "Je suis Rio" offre un condensé savoureux de situations et de moments de vie, en un mot, d'humanité. Pourquoi s'en priver ?
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